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vendredi 18 décembre 2009

En panne...


C’est de bonne heure que nous avons levé l’ancre vendredi le 11 décembre afin de nous rendre à Petite Martinique, une ile au nord de Carriacou. Nous avons fait cette route entre Grenade et Carriacou plus d’une fois par vent de 15-20 nœuds et c’est généralement une étape de 4-6 heures relativement facile.
Le plan de route étant de faire le plein de diesel et d’eau à Petite Martinique le vendredi après-midi, y passer la nuit et repartir tôt le lendemain matin pur atteindre les Grenadines afin de s’arrêter quelques jours dans chacune des iles suivantes : Union Island (Chatham bay), suivie de Mayreau, Tobago Cays, Bequia et finalement notre destination finale : Sainte-Lucie ou Régine et sa petite famille viennent nous rejoindre le 1er janvier.
Les plans de route ne se passent pas toujours comme prévu et cette journée en est toute une preuve (ou épreuve, ca dépend pour qui!)… C’est donc de bien bonne heure que nous longeons l’ile de Grenade. Comme nous naviguons sur la côte ouest et que les vents arrivent de l’est, l’ile nous offre beaucoup de protection et nous sommes obligés de naviguer à moteur pour compenser le peu de vent. Cependant, plus nous approchons l’extrémité nord de l’ile, plus les vents et les vagues augmentent, et c’est une grosse mer avec des lames rapprochées de 12 en myenne et des vents soutenus de 24-27 nœud, de face par surcroit, que nous rencontrons aussitôt l’ile de Grenade derrière nous…
Le vent de face (vent sur le nez du bateau) et le moteur ne font pas une très belle paire; les vagues arrivent vite et le moteur doit travailler continuellement pour avancer contre courant, vents et vagues. Aussi, ce n’est pas une navigation confortable, ca cogne, ca brasse, ca lève et ca bougonne… en plus, le pauvre moteur ne peut même pas compter sur l’aide des voiles qui face au vent, sont inutiles.
Bref, on prend son mal en patience et on se dit que 3-4 heures de brassage, ce n’est pas la mer à boire… Mais à mi-chemin, notre vaillant moteur montre des signes évidents de fatigue pour finalement démissionner à 12h15 précisément, soit à environ 3 heures de Petite Martinique. Normalement, j’ai le sens de l’humour mais pas cette fois, je ne trouve pas ca drôle du tout. Après différents scénarios possibles, nous optons pour lever les voiles avec ris bien entendu (pas le choix, plus de moteur) et changer notre cap afin de nous rapprocher de Carriacou, qui étant donné les circonstances, est plus près que Petite Martinique. Ce qui veut dire une navigation au près serré (toujours à la limite du faseyement des voiles) qui demande toute l’attention de Guy à la barre et qui ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre dans cette grosse mer. Nous sommes à 7.5 miles nautiques de Tyrrell bay, Carriacou. Malgré tous les efforts, nous progressons vers l’ile à pas de tortue et il devient évident que nous ne pourrons pas l’atteindre avant la noirceur. Plusieurs solutions possibles : ou bien nous passons la nuit en mer à lutter contre le vent pour se rapprocher de Carriacou, ou bien nous mettons le pilote automatique et nous nous éloignons de notre parcours, ou bien on tente de se faire remorquer jusqu’à Carriacou. C’est cette dernière option qui est choisie. Je décide donc m’occuper l’esprit en me chargeant des communications radio. À mon grand désarroi, nous apprenons que la remorque est hors service! En plus du mal de mer qui commence à se faire sentir, une petite panique monte en moi et j’ai bien de la difficulté à la faire taire…
À la radio VHF, je suis en communication avec 2 bateaux ancrés à Carriacou qui joignent leurs efforts afin de nous trouver de l’aide. Finalement, on nous trouve un remorqueur qui est sur son retour de Grenade et qui pourrait nous remorquer vers Carriacou. Ouf! Je suis tellement heureuse et j’ai juste hâte de pouvoir me reposer sur des eaux plus calmes et me mettre quelque chose sous la dent…
La remorque arrive 45 minutes plus tard et je dois prendre la barre pendant que Guy doit se rendre à la proue afin d’attraper le cordage lancé par l’équipage du remorqueur. Plus facile à dire qu’à faire dans un bateau qui tangue et dans des vagues qui montent sur le pont. Comme toute bonne histoire qui finit bien, mon capitaine réussi à attacher solidement le câble et nous nous laissons remorquer tout en tenant la barre afin que Toutazimut ne s’approche pas trop du remorqueur.
Nous arrivons à Carriacou vers 17h30 et plusieurs dinghy nous attendent à l’ancrage afin qu’une fois le câble du remorqueur relâché, Toutazimut puisse s’ancrer sans problème. Yhéééé!!!! C’est fait, nous sommes ancrés! Nous remercions chaleureusement tous les gens qui nous ont offert leur aide et c’est en dégustant une bonne soupe chaude accompagnée de bon vin que nous décompressons tranquillement… Restera à réparer maintenant…
Cela prendra 6 jours, plusieurs tentatives, un mécano et un surtout, un Guy bien ingénieux! Après une réparation temporaire, nous sommes enfin prêts à repartir pour nous rendre directement à Ste-Lucie.
C’était une belle leçon de voile que nous avons eue, maintenant, reste à pratiquer l’ancrage à voile, sans moteur! On ne sait jamais, les plans de navigations ne se passent pas toujours tels que prévus!
Nous vous laissons sur ces quelques photos de Toutazimut, maintenant équipé de son nouveau dodger et bimini pour plus de confort et moins de coups de soleil!

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