On ne peut s'en passer. Le dinghy est l’équivalent d’une voiture sur terre, il est notre lien, notre véhicule entre le voilier et la rive, notre bateau de pêche et de plongée. Tout comme les automobiles, il existe une multitude de dinghy : coque dure en fibre de verre, en bois ou encore en aluminium et j’en passe sans doute. Il peut aussi être doté d’une coque gonflable comme un zodiac, avec plancher gonflable ou plancher dur, possibilité de quille dure ou encore gonflable qui passe son temps à se dégonfler…
Je le mentionne parce que notre très regretté « Touttoutt mobile » était munis d’une quille gonflable qui avait la fâcheuse habitude de perdre son air (par le fait même de nous faire perdre notre erre…) petit à petit.Les flotteurs, à la circonférence résolument trop petite, nous offraient un confort humide en tout temps. En effet, chacune de nos sorties en dinghy nous ont donné droit à un charmant bain de siège salé, ce qui n’est pas sans rafraîchir son propriétaire, quand même utile lors d’une chaude journée…
Autre particularité tout à fait appréciable, notre « Touttoutt » avait aussi la bonne habitude de nous garder les pieds marinés en tout temps.
Comment faisait-il? Hé bien, sachez que dans tout dinghy qui se respecte, il y a un petit bouchon que l’on peut ouvrir ou fermer à sa guise afin de vider l’eau qui peut s’accumuler au fond dudit dinghy lorsqu’il pleut.
Le nôtre, malheureusement légèrement dysfonctionnel, n’était plus équipé de l’option « fermeture d’entrée d’eau ». Il est facile d’imaginer les résultats qui en découlent.
Cependant, il ne faut pas penser que notre « Touttoutt » fut un misérable compagnon. Il était même très attachant, par exemple, nous avons tenté à plusieurs reprises de le perdre, sans résultat.
Un jour à Grenade, nous avons décidé de nous rendre en dinghy sur un site de snorkeling. Comme il se doit, Guy jette l’ancre par-dessus bord, nous vérifions que l’ancre est bien accrochée et nous allons visiter les fonds marins. Tels deux cachalots, nous échouons ensuite au resto-bar de la baie en toute quiétude car notre dinghy est ancré tout près de la rive. Voilà que quelques heures plus tard, nous repérons un voilier camarade au large qui va et qui vient le long de la rive avec deux dinghys accrochés derrière lui. Bizarre se dit-on, habituellement, ce voilier n’a qu’un seul dinghy. C’est alors nous éprouvons une irrésistible envie de vérifier si notre « Touttoutt » nous attend toujours. Évidemment, plus de dinghy, disparu! Alors l’évidence nous frappe de plein front… C’est le nôtre ce 2e attribut qui flotte derrière ce voilier au loin! Houlala… de la plage nous faisons de grands signes au voilier, et lorsque répérés, nos copains immobilisent leur voilier et nous attendent au large. Nous voici donc à la nage rapide car un bon 500 mètre nous sépare de notre sauveur de dinghy. C’est le voilier Gringo, un copain qui nous connaissais qui a repéré et rattrapé notre « Touttoutt ». Nous arrivons à leur bateau et récupérons notre souffle d’abord, ensuite notre dinghy. Nous constatons que l’amarre qui reliait notre dinghy à l’ancre s’était détachée de l’ancre, et ainsi libéré, l’envie de faire un p’tit tour au large s’est vite fait ressentir. Les mille remerciements distribués à nos copains, nous nous dirigeons avec notre dinghy vers l’endroit ou nous étions préalablement ancré et comme il se doit, notre ancre nous attend sagement au fond de l’eau, dinghy en moins… Faut bien admettre que la vie nous réserve parfois d’heureux hasards!
Il y a bien eu une 2e fois ou « Touttoutt » nous a prouvé encore à quel point il tenait à nous. Nous sommes le 14 février, c’est le soir de la St-Valentin et mon Amour pour l’occasion m’emmène au resto. Nous partons en dinghy, l’attachons au quai. La soirée terminée et bien arrosée (il s’agit ici de vin, pas d’eau salée) nous repartons en dinghy vers notre voilier. Nous avons nos habitudes, d’abord, je suis toujours la première à quitter le dinghy et à grimper notre échelle pour monter à bord du voilier, ensuite Guy me lance l’amarre de « Touttoutt » afin que je l’attache au taquet pour la nuit. Le dinghy bien attaché au voilier, Guy monte le dernier. Mais voilà…
Un peu plus tôt dans la journée, un copain nous a certifié qu’il était très important de toujours relever le pied du moteur du dinghy, afin d’éviter de futurs problèmes de corrosion. Nous revenons donc de notre petite soirée bien arrosée, je monte en premier, Guy me lance l’amarre et me demande de ne pas attacher tout de suite au taquet. Je dépose donc mon pied sur l’amarre afin de maintenir le dinghy tout près de l’échelle pendant que, en bon élève, mon chum décide de relever le pied du moteur, ce qui bien entendu, est inhabituel dans notre routine. Le tout terminé, je retire sans m’en rendre compte mon pied sur l’amarre et oublie de l’attacher au taquet. Guy monte à bord et ne remarque pas que le dinghy n’est plus attaché… Nous dormons d’un sommeil de plombs sans nous douter que « Touttoutt » est de nouveau en escapade.
C’est le lendemain matin que l’on s’aperçoit que nous n’avons plus de dinghy. Il a dérivé vers le bateau ancré 200 pieds derrière nous. Il a eu la bonne idée de s’accrocher le pied du moteur entre la coque du voisin et son propre dinghy. En fait, il s’est tout bonnement accroché à l’amarre du dinghy du voisin, tout cela sans abîmer quoi que ce soit… Mille tentatives intentionnelles afin de réaliser cet exploit auraient toutes échouées. Encore une fois, le hasard est intervenu!
Notre ancien et nouveau dinghy |
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