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vendredi 30 mars 2012

Porto Rico ou Puerto Rico?

Saviez-vous que dans les années 2000, le nom espagnol Puerto Rico est devenu le seul nom officiel en usage sur l'île pour désigner le territoire. Le nom anglais de Porto Rico est maintenant désuet aux États-Unis. En revanche, Porto Rico reste la dénomination officielle par l'État français, allez savoir pourquoi...




Son histoire en bref
Puerto Rico fut découverte par Christophe Colomb en 1493.  L'île était habitée par les indiens Tainos, mis en esclavage et décimés par les dures conditions de travail et par les maladies européennes contractées au contact des Espagnols. Des esclaves africains ont graduellement remplacé la main d’œuvre manquante. Puerto Rico fut un bastion et un port important pour l'empire espagnol. En juillet 1898, pendant la guerre hispano-amécaine, Puerto Rico a été envahie par les État-Unis.  En décembre 1898, lors du traité de Paris signé entre les États-Unis et l'Espagne, ainsi qu'en échange de la modique somme de 20 millions de dollars, l'Espagne cède Cuba, Puerto Rico ainsi que les Philippines.


C'est la plus grande île que nous avons visitée en 3 ans, environ 40 milles par 110 milles (60 km par 170 km) alors nous décidons de louer une voiture pour une semaine afin de bien l’explorer.  Sa capitale San Juan, plus spécialement la vieille ville, est riche en histoire et possède de nombreux bâtiments historiques (églises, musées, fortifications), un véritable plaisir pour l’apprentie photographe que je suis.  Et vive le numérique, ça permet d’expérimenter à l’infini.  C’est pas bon?  On jette sans scrupule!


Puerto Rico, c’est aussi ses montagnes (la Cordillera Central), sa forêt tropicale (le parc El Yunque) et l’histoire de ses premiers habitants : les indiens Taïnos.  La route panoramique qui sillonne la Cordillera est très belle mais extrêmement sinueuse, avis aux cœurs sensibles! Nous croisons de nombreux villages au sommet de montagnes escarpées et de forêts luxuriantes.  Notre premier stop pour la nuit est à Jayuya (prononcé aillouilla), dans une « hacienda » datant de 1863, un antique domaine rénové situé dans  une plantation à café qui n’existe plus.  Notre chambre est un peu triste et sombre et nous avons la vague impression de dormir dans ce qui a dû être autrefois la partie « écurie » du domaine, fumier en moins… je vous épargne les détails. 
Dans les villages, l’espagnol est de mise, l’anglais y est peu utile. Dictionnaire espagnol en main, mimes accompagnés de quelques mots espano-anglo-français, on arrive généralement à se faire comprendre!  On remarque que dès que nous faisons l’effort de parler leur langue, les Portoricains ont une patience à toute épreuve, dieu merci… Humoureusement, nous poursuivons notre voyage au pays des indiens Taïnos, premiers habitants avant les méchants Espagnols…


Nous faisons un arrêt rapide au musée Cemi, malheureusement fermé au moment ou nous sommes passés.  Les cemis sont des objets de culte sacré représentant des divinités, ancêtres de clan ou esprits. Ces idoles sculptées dans le bois, la pierre ou l’argile étaient des objets de prière utilisés lors des rites Taïnos.




S’ensuit une magnifique rencontre sur le site la Piedra Escrita.  On s’arrête à cet endroit mystique pour admirer les pétroglyphes Taïnos gravés sur un rocher posté en plein milieu du Rio Saliente (rivière).   Nous sommes surpris d’y trouver un jeune homme faisant nager son cheval dans la rivière.  On se régale de ce spectacle.








Mais qu'est-ce qu'il dit??


Nous poursuivons notre route vers le mystérieux site Caguana Indian Ceremonial Park.  Les indiens Taïnos ont disparus, mais sur ce lieu autrefois sacré, nous avons presque l’impression d’entendre leurs chants et musique.  Cet important site archéologique date d’environ 1200 ans av. J.-C., semblerait qu’il servait de lieu de cérémonie (jeux, fêtes, rituels). C'est très grand, on peut y observer plusieurs espaces ou arènes bordés de pierres sculptées par les Taïnos. On y ressent une énergie très particulière. Fascinant.







Nous passons notre 2e nuit dans le charmant village d’Utuado.  Paix totale trouvée dans une retraite de montagne nichée dans un écrin de verdure, un endroit écolo-grano-yogi-yo.  Humm, ça me ressemble un peu ça!  Je ne veux plus quitter notre cabine privée, notre douche moderne, l’odeur des fleurs et la vue sur les montagnes!  J’aime tout ici, mon cours de yoga, le recyclage, la bouffe, l’air et la paix qui y règne.  Bon, arrive le lendemain ou je dois me résigner à quitter ce merveilleux nid pour reprendre la route, toute en courbes, qui nous ramènera à Fajardo, où nous attend Toutazimut.

Notre cabine vue de la piscine




Solution plus économique de dormir à bord mais ô combien plus compliquée… comme Toutazimut est à l’ancre près d’une petite ile (Isleta  Marina), nous devons nous rendre sur l’ile en dinghy et y prendre le traversier pour Fajardo chaque fois qu’on veut retourner sur Puerto Rico.  La voiture doit être obligatoirement laissée pour la nuit dans un stationnement privé près du quai du traversier pour éviter les ennuis.  Les gentils portoricains ne sont sûrement pas toujours des anges si on en juge par toutes les maisons qui barricadent leurs portes et fenêtres derrière des barreaux de fer forgé.  Ça surprend toujours.


Notre traversier Isleta Marina-Fajardo



Mascotte de l'ile: la grenouille Coqui
El Yunque
Les quelques jours restants serviront à la visite de San Juan et une randonnée dans le parc National El Yunque. Nommé d'après une divinité Taïno, Yuquiye, signifie « forêt de nuages ». Le parc est en fait une immense forêt tropicale humide avec son point  culminant à 1 078 mètres. Plusieurs espèces d’animaux, souvent en danger y trouvent refuge.  Les touristes aussi on dirait, ils sont plutôt nombreux. Nous choisissons une belle randonnée qui nous mène au sommet. Après le bleu mer, on se remplit de vert forêt.  Les fougères sont immenses, la vue est grandiose, il y a tant de lianes qu’on se croirait dans la jungle. Surtout avec mon Tarzan!  Mais n’oubliez pas, ou y’a pas d’Jane, y’a pas de plaisir…