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lundi 26 décembre 2011

Toutazimut se refait une beauté!


Ouffffff… On le voit arriver mais on veut pas l’voir, on sait qu’on « est dû » mais on ferme les yeux,  on veut rien savoir, on remet à demain, on sait qu’on va en suer un coup et que ça va coûter cher. Le carénage étant une épreuve, il demande une bonne préparation mentale.  Et viens le grand jour où prêt, pas prêt, on doit prendre son courage à deux main et affronter la bête, le jour ou il faut faire ce qu’il faut faire : CARRRRÉNER!  J’exagère à peine…  Si vous avez bien lu entre les lignes, vous aurez compris que j’appréhende toujours ce moment exaltant!
Mais qu’est-ce que le carénage?  Une révision générale du bateau qui correspond à une sortie de l’eau du et un court séjour en chantier de 3 jours pour certains élus (les gagnants à la loterie), mais généralement un plus ou moins long séjour pour les autres.  Et nous,  comme beaucoup de navigateurs, on fait partie des autres, pour le moment du moins.  Donc, on carène pour y refaire l’antifooling (la peinture de la partie de la coque qui est sous l’eau) afin de ne pas voyager avec d’indésirables passagers tel que : algues, coquillages, crustacés, etc.  L’antifooling protège la carène, la garde lisse et exempte d’intrus (du moins les premiers 6 mois) afin de bien glisser dans l’eau lors de la navigation.  Un peu comme le nageur ou le cycliste qui se rase, comme le skieur qui porte son maillot près du corps tel une deuxième peau, bref, vous saisissez sûrement, c’est une question de bonne santé de la coque et « d’aéreaudynamie ».


On se prépare pour la sortie de l'eau

On soulève Toutazimut

Le nettoyage à pression de la carène

En route vers notre place au chantier

C'est partit, on travaille sans relâche


Je disais donc que l’antifooling prend environ 3 jours : le premier jour au chantier, on sort de l’eau, on gratte la carène pour enlever les ‘’intrus’’, on lave à pression et si il reste du temps, on passe la ponceuse afin de la préparer à recevoir la peinture antifooling.  Le 2e jour on termine le ponçage et donne la première couche de peinture. Le 3e jour on applique la dernière couche et hop, on retourne à l’eau.  Ça, c’est pour les chanceux si vous vous rappelez, on dirait presque un séjour en camps de vacance.  Pour les autres, c’est le début d’une multitude de petits ou/et gros travaux à faire.  Et la liste peut être longue… 

Notre appartement


Notre liste cette année est suffisamment respectable pour justifier à nouveau la location d’un appartement.  On dégote à petit prix un charmant rez-de-chaussée. Situé à vingt minutes de marche, tout équipé, salon, cuisine et grande galerie avec vue sur manguier et bananier. N’y manque que l’air climatisé. Mais nous ne sommes pas seuls : armée de fourmis envahissantes sur le comptoir de cuisine, petits cadeaux laissés par les souris sur le parquet de la salle à manger, et escadrille de moustiques piqueurs qui passent à l’attaque pendant notre sommeil, l’exotisme à son meilleur.  Pas grave; on a un frigo, un poêle à gaz qui fonctionne à moitié, une douche, deux ventilateurs et surtout l’accès à une laveuse à linge!  Ha oui, j’oubliais notre comité d’accueil de quatre chiens…  toujours heureux de nous voir ceux là!

C’est donc à Sainte-Lucie que nous entreprenons notre carénage annuel. On a un Toutazimut qui a l’âge de mon fils Jessie, soit 26 ans.  Je vous entends d’ici : c’est tout jeune et en excellente santé à 26 ans… j’y retournerais bien moi à cet âge!  Juste quelque fois… je suis d’accord mais pas quand il s’agit d’un bateau, qui de plus a été très négligé avant qu’on l’adopte…  Il a besoin de beaucoup, beaucoup d’amour et d’entretien.  Pensez à une antique petite ville  flottante qui gère ses égouts, son aqueduc et son électricité.  Pour une panne électrique, ce n’est pas la peine de téléphoner Hydro-Québec si vous voyez ce que je veux dire!  Nous sommes totalement autonomes, et cela évidemment, comporte d’excellents côtés, mais il y a le revers de la médaille, l’envers de la tapisserie comme on dit.  Car c’est aussi en toute autonomie que nous effectuons la majorité des travaux d’entretien et de réparation, il faut donc s’improviser électricien, mécanicien, plombier, ébéniste et j’en passe…


L'accès au moteur demande de la souplesse!

Enfin rendu au moteur...


Grosso modo, voici  une liste des travaux importants de cette année: refaire en partie le puits à chaîne car son plancher est pourri (l’eau ne s’égoutte pas bien),  c’est très important que le tout soit bien solide car c’est là qu’est logé le guideau  (appareil pour lever l’ancre) ainsi que la chaîne de l’ancre, tout ce qu’il y a de plus léger quoi!   - Refaire le gelcoat le long de la ligne d’eau et réparer les divers dommages, égratignures, éraflures sur la coque.   -Installer une plateforme à l’arrière du bateau (pour se faire, on doit d’abord changer l’échelle de place).  -Changer le passe-coque de la salle de bain avant.  – Refaire la partie du safran qui est pourrie.  Etc.
Pour le puits à chaîne, il a fallu couper  et retirer le bois pourri, le remplacer, envelopper de fibre de verre  les nouveaux morceaux de bois et recouvrir le tout en gelcoat.  Comme il pleut tous les jours, nous avons dû nous improviser une petite tente en utilisant notre trinquette (voile) pour nous faire un abri et empêcher l’eau d’y pénétrer.  Petite parenthèse: pas de pluie sous la tente mais aussi, pas d’aération et les vapeurs des produits chimiques produisent des effets hummm… délirants si on peut dire… Mais gardons le focus, nous avons maintenant un puits d’ancre qui s’égoutte bien, qui est solide et qui est tout blanc comme un neuf!


Guy dans le puit de chaîne

Pose du contre-plaqué

Pose du fibre de verre sous la "tente"

Touche finale: on enduit de gel-coat


Mon capitaine avec son habilité légendaire et sa débrouillardise en a impressionné plus d’un quand il s’est mis à travailler sur le safran… Fallait voir les gars du chantier qui sont venus le féliciter!  Opération à cœur ouvert : Guy a dû le couper en deux, le rebâtir avec plusieurs couches de contreplaqué, sculpter le bois avec sa ponceuse pour lui redonner son apparence initiale et l’enduire de plusieurs couches d’époxy pour le protéger et lui donner sa forme finale.  Nous avons également enrobé le safran d’un apprêt protecteur qui, on espère, empêchera l’eau de mer d’y pénétrer à nouveau.  Une vraie beauté dans son genre! Ne restera que quelques couches d’antifooling à ajouter avant la mise à l’eau.


Guy et Alain préparent le contre-plaqué pour le safran

Collage du contre-plaqué sur le safran
Ponçage final, prêt pour recevoir l'antifooling!


Le passe-coque de la salle de bain nous a donné du fil à retordre, mais avec l’aide d’un copain, de quelques jurons bien placés et de beaucoup de patience, les gars on gagné et nous avons de nouveau un passe-coque bien étanche!  Et moi dans tout ça?  Hé bien, en unique collaboratrice la majorité du temps, je prépare, je mixe, ponce, peinture, je cours chercher ce qui manque,  fais les courses, la bouffe, la vaisselle, les photos, je mélange les produits chimiques, bref, telle une infirmière qui aide son chirurgien, j’assiste du mieux que je peux afin de minimiser notre temps au chantier!
Enfin, il ne reste plus que le ponçage de la carène avant d’y appliquer notre première couche d’antifooling, signe évident que la fin des travaux approche!  Deux couches de peinture plus tard et c’est un nouveau Toutazimut en pleine forme qui est bientôt prêt à retourner à l’eau.   Les échafauds sont en poste pour appliquer la cire et procéder au polissage afin de protéger le gelcoat, et tant qu’à les avoir (les échafauds), on décide d’ajouter une jolie touche du genre : petite ligne bleue en haut de la coque…  Il n’y a rien comme les travaux d’embellissement pour remonter le moral! L’effet est immédiat.


Peinture antifooling

Application de la cire et pose d'une petite ligne bleue
sur la coque
Ajout d'une plate-forme à l'arrière

Complètement fourbus mais satisfaits et fiers de notre travail, on célèbre la fin du carénage par un délicieux repas au resto de la marina. Les travaux auront pris 18 jours ininterrompus avec lever du corps à 5h30 et retour vers 18h00.  Ce fut un carénage arrosé ou il a plut tous les jours,  et souvent plusieurs fois par jour pour nous rendre la tâche on ne peut plus compliqué.
 Mais il est beau notre voilier et on a bien hâte de quitter nos ti-zamis de l’appartement pour nous retrouver à bord.  Le reste pourra toujours se faire tranquillement à l’ancre entre ciel et mer!  Pas si pire le travail quand on a un atelier avec vue sur la mer!  De plus, faut voir les bons côtés, nous sommes passé d’un carénage de 5 semaines en 2010, à un carénage de 18 jours en 2011.  Deux fois moins long, un avenir prometteur!





Objectif 2012 :  On divise encore par deux; ce qui devrait nous donner 9 jours!   À suivre…


mercredi 3 août 2011

Du Québec à Grenade

Après un longue journée avec plusieurs transferts de vol et un retard assez important sur notre dernière connexion (Barbade-Grenade), nous sommes arrivé à destination vers 23h30, fatigués, essoufflés mais bien comblés de notre passage au Québec.  Nous aurions aimé avoir moins de travaux d'entretien sur nos maisons et plus de temps pour voir tout l'monde mais que voulez-vous, ça fait partie du "deal" puisqu'on a décidé de garder nos maisons...  ce sont nos choix de vie, on s'assume!  Ce qui fait que l’on n’a pu tous vous voir…conséquence directe de trop à faire en trop peu de temps!  Faudra revenir plus longtemps la prochaine fois...

Plusieurs moments mémorables et pour n'en citer que quelques-uns : il y a eu le  50e anniversaire de mariage de mes parents, drôle, touchant à l’image de mes parents quoi!,  Un pique-nique chez Mamie qui nous a permit de voir toute la famille (merci Josée pour tes talents de super-rassembleuse et organisatrice), la visite de mon fils Jessie qui n’était pas venu au Québec depuis sept ans, un p’tit pétillant dégusté sur le ponton chez Robert, un séjour trop court chez nos copains à St-Hilaire, des retrouvailles avec nos enfants et notre très adorable petite-fille Laurianne. Des échanges de voitures entrecoupé de visites, dîners, soupers ici et là. 
Trop d’entretien sur nos maison, je l’ai déjà dis je crois…Ouf!  Quelle course!  Beaucoup d’émotions…

Stéfanie et sa grand-maman au 50e
Jess et Stéfanie, des retrouvailles émouvantes
Un gros merci à tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à notre confort du genre voiture, lift, disponibilité, souper, maison, même un lit… ce fut vraiment très apprécié.  C'est avec beaucoup de bons souvenirs et quelques kilos en trop que nous reprenons notre aventure sur Toutazimut!  Pour les kilos en extra, ce sera réglé avec le gym car on vient tout juste de s'abonner et on se promet bien d'y aller 3-4 fois semaine dit la fille, 6 fois semaines et congé le dimanche dit le gars!  Qui veut parier que le gars va gagner sur la fille?

Toutazimut se porte bien, nous avions confié sa surveillance à "Davie", que l'on surnomme Mr Crocket!  Notre voilier nous attendait bien amarré au Yacht Club avec deux beaux sandwichs virés au vert, et je ne parle pas d’un virage vert au sens écolo : il s’agit plutôt de nos lunchs préparés pour le voyage en avion Grenade-Montréal et oubliés dans le bateau pendant cinq semaines... 

Le retour à bord implique évidemment  la  réinstallation de plusieurs trucs : dodger, bimini, génois, etc... Deux jours plus tard, nous sommes  à l'ancre dans la baie devant la superbe plage de Grande Anse.  Il fait chaud et il pleut assez souvent, saison des pluies oblige, alors je cuisine plus qu'à l'habitude et chaque jour on essaie de faire quelques travaux inscrits sur la liste de la blonde du Capitaine!  On dort comme des bébés, on récupère le sommeil perdu.  On reprend notre horaire de lève-tôt, couche-tôt et on se sent de plus en plus sur le piton!  On contemple la mer et les couchers de soleil avec toujours autant d'appréciation.

Il y a aussi mon capitaine que  j'admire; déjà, dès les p'tites heures du matin, il enfile son chandail porte-bonheur et sa casquette, rassemble son coffre, lignes et filet pour aller me chercher un beau gros poisson parce qu'il sait que sa douce adore ça!  C'est pas gentil ça?  Attentionné tout de même...  Ils n'ont pas encore mordus les mausus mais c'est l'intention qui compte!  

Moi, pendant ce temps, je concocte toutes sortes de bonnes recettes goûteuses et santé et Guy ne se plaint pas d'être mon cobaye.  Merci entre autre à ma belle-soeur qui m'inspire à chaque fois qu'elle me fait goûter sa fabuleuse cuisine!  Parlant d'inspiration, j'inspire et j'expire à fond car je recommence le yoga quotidiennement. Pourquoi se passer de ce qui nous fait du bien?  Même dans un bateau, ou l'espace est restreint, il y a moyen de moyenner...  je n'ai pas l'espace désiré mais je me rappelle de ce que mon ex-patronne Marie disait toujours: le mieux est l'ennemi du bien!

Alors, je fais bien mon yoga, parce que dans un monde "mieux", j'aurais beaucoup plus d'espace, nous aurions un grand Catamaran à la place d'un monocoque,  il serait équipé d’un climatiseur, je chanterais à merveille, je n'aurais plus les pieds plats, je serais une danseuse professionnelle, je n'aurais jamais peur et je mangerais des langoustes toutes les semaines!  Mais on garde ça pour une prochaine vie, en attendant je profite du moment!  


On vous aime…

mercredi 8 juin 2011

Partons en rando, ça vous dit?

Opération "batteries"
Hé oui, encore à Grenade… comme la saison ouragan est déjà à nos portes, ou à nos coques, une bonne partie de la communauté nautique vient se réfugier à Grenade.  Et comme les gens d’ici sont d’une extrême gentillesse, on s’y sent un peu comme à la maison!  Bienvenue au paradis de la mangue et de la muscade.

Comme plusieurs le savent déjà, on a passé quelques jours à refaire notre parc de batteries. En gros, ça signifie de passer son temps plier en 2 ou en 4 afin de filer et refiler. Alors on a eu envie d’une petite récompense pour se délier les jambes… 
Qui dit mieux que de randonner?  Sitôt dit, sitôt fait.  C’est donc de bonne heure ce matin que l’on s’est rendu au terminus d’autobus de St-Georges afin de prendre l’autobus!!!  On peut rien vous cacher…  Les autobus de Grenade sont du genre petite van ou l’en entasse le plus de gens possible.  En voici les étapes :
1-       Se rendre au terminus du centre-ville, il fait chaud mais on n’est pas fait en chocolat
2-      Trouver la bonne fourgonnette parmi tout les véhicules présents
3-      On se pratique à dire non à n’importe quoi et n’importe qui (y’en a toujours qui vendent services ou bidules de toute sorte)
4-      On trouve le bon autobus mais zut, il n’est pas encore plein
5-      On travaille sa patience car la fourgonnette ne part jamais avant d’être totalement remplie, ce qui veut dire dix-huit personnes.  Essayez de visualiser ce nombre dans une van… disons que je sais si le gars d’à côté a passé sa soie dentaire…
6-      Sudation abondante et pensées positive pendant qu’on attend encore et encore et encore…
7-      On prie pour que la prochaine personne qui passe à côté de la fourgonnette choisisse d’y prendre une place
8-      Sudation excessive juste de la part des blancs, les noirs eux semblent bien adaptés et sentent toujours bons
9-      Ouf!  Le dernier morceau de siège vient d’être comblé, on part! On transpire plus que jamais…
10-   Ça conduit vite dans les hauteurs et les courbes mais c’est pas grave, on s’en plaint pas car ça fait du vent!
11-   Si on est assis à l’arrière, comme nous, tout ceux devant nous doivent débarquer pour nous laisser débarquer, ensuite ça rembarquent! Long processus qui nous laisse le temps de payer… Enfin rendu!

Bureau d'accueil avec ami canin fourni!


Lac Grand Étang
Randonnée sur la crête

Notre ami, toujours fidèle...

Lac Grand Étang, vue à mi-chemin du sommet

Finalement vous aurez compris que l’aventure débute au terminus et non à la montagne. Je vous laisse donc sur ces quelques photos de notre périple au Mont Qua Qua?? Oui, oui, c’est bien son nom… D’une hauteur de plus de 2370 pieds (720 m), cette montagne est située dans le magnifique parc national Grand Étang.  Endroit tout désigné pour faire du trekking car les sentiers sillonnent la forêt tropicale et, si l’on est très chanceux, on peut y entrevoir des singes Mona. Malheureusement ils ne sortent de leur cachette que très tôt le matin pour se nourrir, du genre 5h00 du mat, et là, il y a problème car je suis toujours dans mon lit à cette heure…  



Au sommet du mont Qua Qua

Toute une vue!
Je parlais de chance?  Hé bien, on a eu le plaisir de croiser l’une de ces magnifiques créatures non pas dans son habitat naturel, mais bien dans le stationnement en bordure de la route. C’est quand même chanceux ça…  Voyez par vous-même comment le sujet est photogénique! Quelle superbe finale!

Surprise qui nous attend au stationnement!

Quelles cuisses Madame!

Haaaaa... bella...

lundi 25 avril 2011

Dinghy story

On ne peut s'en passer. Le dinghy est l’équivalent d’une voiture sur terre,  il est notre lien, notre véhicule entre le voilier et la rive, notre bateau de pêche et de plongée.  Tout comme les automobiles, il existe une multitude de dinghy : coque dure en fibre de verre, en bois ou encore en aluminium et j’en passe sans doute.  Il peut aussi être doté d’une coque gonflable comme un zodiac, avec plancher gonflable ou plancher dur, possibilité de quille dure ou encore gonflable qui passe son temps à se dégonfler… 
Je le mentionne parce que notre très regretté « Touttoutt  mobile » était munis d’une quille gonflable qui avait la fâcheuse habitude de perdre son air (par le fait même de nous faire perdre notre erre…) petit à petit.
Les flotteurs, à la circonférence résolument trop petite, nous offraient un confort humide en tout temps.  En effet,  chacune de nos sorties en dinghy nous ont donné droit à un charmant bain de siège salé, ce qui n’est pas sans rafraîchir son propriétaire, quand même utile lors d’une chaude journée…
Autre particularité tout à fait appréciable, notre « Touttoutt » avait aussi la bonne habitude de nous garder les pieds marinés en tout temps.
Comment faisait-il?  Hé bien, sachez que dans tout dinghy qui se respecte, il y a un petit bouchon que l’on peut ouvrir ou fermer à sa guise afin de vider l’eau qui peut s’accumuler au fond dudit dinghy lorsqu’il pleut.
Le nôtre, malheureusement légèrement dysfonctionnel, n’était plus équipé de l’option « fermeture d’entrée d’eau ». Il est facile d’imaginer les résultats qui en découlent.
Cependant, il ne faut pas penser que notre « Touttoutt » fut un misérable compagnon.  Il était même très attachant, par exemple, nous avons tenté à plusieurs reprises de le perdre, sans résultat. 





Un jour à Grenade, nous avons décidé de nous rendre en dinghy sur un site de snorkeling. Comme il se doit, Guy jette l’ancre par-dessus bord, nous vérifions que l’ancre est bien accrochée et nous allons visiter les fonds marins.  Tels deux cachalots, nous échouons ensuite au resto-bar de la baie en toute quiétude car notre dinghy est ancré tout près de la rive.   Voilà que quelques heures plus tard, nous repérons un voilier camarade au large qui va et qui vient le long de la rive avec deux dinghys accrochés derrière lui.  Bizarre se dit-on, habituellement, ce voilier n’a qu’un seul dinghy. C’est alors nous éprouvons une irrésistible envie de vérifier si notre « Touttoutt » nous attend toujours.  Évidemment, plus de dinghy, disparu! Alors l’évidence nous frappe de plein front… C’est le nôtre ce 2e attribut qui flotte derrière ce voilier au loin!  Houlala… de la plage nous faisons de grands signes au voilier, et lorsque répérés, nos copains  immobilisent leur voilier et nous attendent au large. Nous voici donc à la nage rapide car un bon 500 mètre nous sépare de notre sauveur de dinghy.  C’est le voilier Gringo, un copain qui nous connaissais qui a repéré et rattrapé notre « Touttoutt ».  Nous arrivons à leur bateau et récupérons notre souffle d’abord, ensuite notre dinghy.  Nous constatons que l’amarre qui reliait notre dinghy à l’ancre s’était détachée de l’ancre, et ainsi  libéré, l’envie de faire un p’tit tour au large s’est vite fait ressentir.  Les mille remerciements distribués à nos copains, nous nous dirigeons avec notre dinghy vers l’endroit ou nous étions préalablement ancré et comme il se doit, notre ancre nous attend sagement au fond de l’eau, dinghy en moins…  Faut bien admettre que la vie nous réserve parfois d’heureux hasards! 



Il y a bien eu une 2e fois ou « Touttoutt » nous a prouvé encore à quel point il tenait à nous.  Nous sommes le 14 février, c’est le soir de la St-Valentin et mon Amour pour l’occasion m’emmène au resto.  Nous partons en dinghy, l’attachons au quai. La soirée terminée et bien arrosée (il s’agit ici de vin, pas d’eau salée) nous repartons en dinghy vers notre voilier.  Nous avons nos habitudes, d’abord, je suis toujours la première à quitter le dinghy et à grimper notre échelle pour monter à bord du voilier, ensuite Guy me lance l’amarre de « Touttoutt » afin que je l’attache au taquet pour la nuit.  Le dinghy bien attaché au voilier, Guy monte le dernier.  Mais voilà…

Un peu plus tôt dans la journée, un copain nous a certifié qu’il était très important de toujours relever le pied du moteur du dinghy, afin d’éviter de futurs problèmes de corrosion.  Nous revenons donc de notre petite soirée bien arrosée, je monte en premier, Guy me lance l’amarre et me demande de ne pas attacher tout de suite au taquet.  Je dépose donc mon pied sur l’amarre afin de maintenir le dinghy tout près de l’échelle pendant que, en bon élève, mon chum décide de relever le pied du moteur, ce qui bien entendu, est inhabituel dans notre routine.  Le tout terminé, je retire sans m’en rendre compte mon pied sur l’amarre et oublie de l’attacher au taquet.  Guy monte à bord et ne remarque pas que le dinghy n’est plus attaché…  Nous dormons d’un sommeil de plombs sans nous douter que « Touttoutt » est de nouveau en escapade.
C’est le lendemain matin que l’on s’aperçoit que nous n’avons plus de dinghy.  Il a dérivé vers le bateau ancré 200 pieds derrière nous.  Il a eu la bonne idée de s’accrocher le pied du moteur entre la coque du voisin et son propre dinghy. En fait, il s’est tout bonnement accroché à l’amarre du dinghy du voisin, tout cela sans abîmer quoi que ce soit…  Mille tentatives intentionnelles afin de réaliser cet exploit auraient toutes échouées. Encore une fois, le hasard est intervenu!
Notre ancien et nouveau dinghy
 Notre dinghy tient définitivement plus à nous que l’on tient à lui! La douche et vidage quotidien sont cependant venus à bout de notre patience…  Nous voilà donc maintenant équipé de notre nouveau « Super Touttoutt ».  Un vrai, pas un jouet.  Équipé de gros flotteurs, d’un fond dur en aluminium léger et de plus d’espace, le tout sans élever notre consommation d’essence.  C’est exactement ce qu’il nous fallait!  Il faut avouer que c’est très facile de s’habituer au confort, alors nous avons vite oublié notre bon vieux « Touttoutt ».  Que voulez-vous, c’est la vie!  Maintenant, place à de toutes nouvelles aventures, mais cette fois-ci, bien au sec! On pourrait presque l’appeler « Pampers », doux pour les fesses et toujours au sec,  mais mon chum ne veux pas, je sais pas pourquoi…



samedi 19 mars 2011

Vierges encore…

La photographe attitrée!

Entre les Vierges espagnoles et les Vierges britanniques, il y a les Vierges américaines.  Les USVI pour les intimes.  À voir tout ce qui entre et qui sort de là, difficile de croire qu’elles sont encore vierges…
Vierges ou pas, c’est à Charlotte-Amalie, St-Thomas que nous accueillons pour la troisième fois nos premiers cobayes et  loyaux amis, j’ai nommé : Line et Marc!

Nous les attendons à Yacht Haven Grande, une marina  pour méga-yachts luxueux.  On se plaît à imaginer qui peut bien avoir autant de fric pour se payer ces superbes joyaux avec cuisinier et équipage inclus.  Un Tiger Wood, un homme d’affaires,  un riche héritier ou encore les Cotroni de ce monde… Amusant, car on ne voit généralement que l’équipage affairée à frotter le bateau en attendant que le propriétaire daigne bien y venir ou y inviter des convives!


Enfin, passons ces histoires de gens riches pour revenir à celles des gens célèbres, nos copains!  C’est donc tard dans la soirée que nos amis arrivent et le séjour débute au resto, tous rassemblés autour d’une bonne bière pour les gars et d’un Perrier pour les filles trooooop  sages…






Côté planif, il faut une bonne dose d’organisation si l’on veut profiter pleinement de leur séjour à bord, car dix dodos, c’est vite passé.  Le groupe tente de se concentrer, ce qui n’est pas une mince tâche… et essaie de penser à  ce qu’il aura envie de manger à bord.  Déjeuner, diner, souper et même les collations doivent être décidé d’avance car malheureusement les épiceries sont rares, presque inexistantes dans les baies de St-John.  Les repas enfin décidés, il faut ensuite faire la liste des ingrédients. Les emplettes et le plein d’eau terminé,  on ne perd pas de temps, quelle équipe efficace! On se dirige immédiatement vers notre destination, avec un petit arrêt d’une nuit à Christmas Cove, ile St-James (située à mi-chemin entre St-Thomas et St-John).  Une première navigation d’environ deux heures, le temps de s’amariner tranquillement. Surtout pour Marc qui a tendance à virer au vert quand ça brasse trop! On y fait notre premier snorkeling et trempette salée. Belle surprise en apnée ; un large groupe de seiches nageant en formation comme une équipe de petites Sylvie Fréchette!  L’eau est bonne, le soleil brille et les nuits sont fraiches afin de faciliter le sommeil… que des vitamines!



Dès le lendemain, on se dirige vers  l’ile de St-John dont les 2/3 sont proclamés parc national protégé;  un véritable traitement de faveur que l’on doit au milliardaire américain Laurence Rockefeller.  Et tous les mille et un règlements qui  vont de soi afin de préserver la faune, la flore et les fonds marins...

Caneel Bay
Notre premier stop sur St-John est à Caneel Bay. Le Caneel Bay Resort est immense, il occupe toute la baie ainsi que plusieurs autres baies subséquentes (5 ou 6 en tout je pense). Ce lieu paisible est parsemé d’unités individuelles ou de petits condos et heureusement, on y a conservé beaucoup d’espaces verts,  ce qui ajoute définitivement au charme de l’endroit. 




On explore une des plage du Caneel Resort
Il est également facile d’y prendre le taxi-safari afin de nous rendre à Cruz Bay, ville principale sur St-John, ou encore à Mongoose Junction, pour un peu de magasinage dans ses boutiques et galeries d’arts ou les artistes locaux exposent leurs créations.

Drôle de passager au bus stop...
En bus direction Cruz Bay


Mongoose Junction, Cruz Bay
Les gars, dont la fibre artistique ne vibre pas trop fort, sont plutôt en quête d’une bonne bière froide et dénichent une brasserie artisanale qui offre des bières exotiques.  Que diriez-vous d’une bonne bière de mangue?  Pas de problème, on fait un dernier magasin et nous arrivons réplique les filles…

Les gars viennent d'avoir une vision...

Quelque temps plus tard...
Parlons snorkeling sur St-John, les meilleures sorties en apnée étaient sans aucun doute dans Leinster Bay et Salt Pond. On y a vu quantités de poissons dont un superbe Queen Trigger fish, et si on fait l’éventail de toutes nos trouvailles, on peut citer une raie, beaucoup de poissons différents, quelques tortues et du corail en bonne santé,  c’est pas de la bière de mangue mais c’est tout de même un beau cocktail!

Toutazimut à Leinster Bay


Queen trigger fish
 Mais que serait un voyage sans randonnée?  Il a bien fallut se dénicher quelques sentiers à parcourir et lieux à explorer!  Alors, hop, on enfile les bottes de marches, sans oublier collation, eau et caméra pour une visite de l’ancienne plantation sucrière Annaberg.



Vue sur Leinster Bay





Nos deux ruines préférées... Nos amours!
Sur le chemin du retour




On peut y voir les ruines du quartier des esclaves (ou ce qui en reste), le moulin à vent assez bien préservé ainsi que divers bâtiments.  Il très intéressant de noter que parmi les pierres et briques utilisées dans la construction des murs des bâtiments, on se servait aussi de coraux, ce qui ajoute de magnifiques détails et textures aux murs.  Une source d’inspiration pour l’artiste qu’est Line…  Toujours en processus de création ma copine!

Autre randonnée intéressante, une marche en forêt tropicale en quête des fameux pétroglyphes (dessins symboliques gravés sur de la pierre) qu’on attribuerait probablement aux indiens Tainos 200 avant J-C.  Rien n’est prouvé mais semblerait que ce soit la théorie la plus plausible.  Bref, vrai ou pas, on a dû se tromper de fourche en cours de route car nous n’avons malheureusement jamais trouvé les pétroglyphes!  Nous sommes plutôt arrivés dans les ruines d’une très vieille plantation de canne à sucre.  Dommage pour les pétroglyphes...

C'est repartit!




Comme je disais, dix jours c’est vite passé, alors, trop vite, nous sommes de retour à Charlotte-Amalie  qui en passant, si vous aimez les bijouteries, sont cordées comme des sardines le long des avenues, elles sont indubitablement présentes partout ou presque. Ajoutez un bonne dose de touristes frais débarqués des nombreux paquebots qui y font escale et ça vous donne une idée de l'ambiance. Pas de coup de foudre pour moi. Mais ou sont les galeries d’art demande Line?  Faut bien chercher, il devrait y en avoir au moins une ou deux... 
Paquebots à Charlotte-Amalie
Nous terminons l’aventure comme elle a débutée; tous rassemblés dans le même restaurant que le jour de leur arrivée (pas la même table quand même, faut pas exagérer!) célébrant tout ce qui nous passe par la tête… Chin-chin et re chin-chin et vive l’amitié! On s’ennuie déjà de vous…

Line et Marc à Cruz Bay, St-John