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lundi 6 septembre 2010

To be or not to be... régate ou pas régate...

Ça branle dans le manche suite à une invitation du voilier qui mouille juste à côté de nous à Tyrell Bay, Carriacou. Il s’appelle Sin of Sark, il a un nom difficile à mémoriser, je vais donc l’appeler Mikado car c’est un Mikado (apparemment c’est une sorte de voilier bien connu) qui a 2 mâts, 4 voiles et plus de cordages qu’il n’en faut pour m’attirer.






Moi, l’aventurière qui n’a pas toujours le goût développé de l’aventure, même parfois qu’on pourrait m’appeler Miss Prudence… n’a pas tellement envie de se faire brasser le popotin et les intestins dans une course ridicule autour de bouées colorées. Et en plus, le ciel prévu pour cette course est autant à l’orage que le poisson est au sushi. Voir que je vais aller me faire doucher en tirant sur des bouts de cordes, essayer de me jeter sur un winch à la vitesse grand V, garantie absolue  de m’éreinter… tout en m’agrippant à tout ce que je peux essayer d’attraper de stable sur un bateau en gîte trop prononcée pour apprécier le paysage. Non et non! Qui a besoin d’un stress pareil… mon chum peut bien y allé si ça l’intéresse, moi je n’embarque pas. Je vais rester bien à l’abri, à bord de Toutazimut pendant que ces espèces de marins dingues iront se farcirent un temps de canard.                                                                                     
                                                                  Clarice à la barre

 
Mais voilà, comme je souffre d’influençabilité aigüe accompagnée d'un p'tit brin d'aventure, je me laisse évidemment embarquer dans cette galère...




















Nous sommes sept à bord incluant le capitaine, son épouse (comme dans la chanson des Joyeux Naufragés...), un jeune marin français (genre d’officier en second), deux québecois sans expérience de voile mais avec beaucoup d’expérience de plongée?? Et nous deux bien entendu. Le jour-J arrive et finalement, le stress ressentis la vieille fait place à l’excitation! Je me surpends!

Le capitaine Dominique assigne les tâches et rôles de chacun. Je suis responsable avec Diane (la sympathique plongeuse québecoise) des écoutes de la « trinquette » qui est une petite voile située entre le génois et la grande voile ainsi que du chariot de grande voile. Clarice, l’épouse du capitaine, est responsable de Diane et moi; elle doit veiller à ce que tout roule, une vraie môman! Benjamin (comme son nom l’indique; le benjamin du groupe) et Guy sont responsables des écoutes du génois. Ça prend du muscle et de la rapidité… Guy est taillé sur mesure pour cette tâche! Richard (le plongeur québecois pur laine, aussi sympatique que sa douce) est responsable de l’écoute et du chariot de l’artimon (affectueusement appelé le Petit Moron !!! ) et là je précise que Petit Moron fait référence à l'artimon…C’est une autre voile située à l’arrière du voilier. Ciel que ça fait beaucoup de voile…



La course démarre, le soleil se pointe, hé oui, pas de méchants nuages pour le moment! Le capitaine crie des ordres, l’équipage s’exécute avec brio, on apprend vite tout en rigolant! Tout baigne. Le moral est au beau fixe. Il y a des bateaux partout et je ne comprends rien à qui coure contre qui, tout ce que je peux affirmer, c’est que nous allons tous dans la même direction! C’est déjà ça! Il y a des bouées un peu partout et on doit en faire le tour le plus rapidement possible.

Et là, le ciel se couvre, et le vent passe de quinze à trente nœuds… on passe un concurrent, on effectue un virement de bord, la gîte est de plus en plus importante, on passe une bouée, d’autres virements de bord, la pluie se met à tomber, encore une bouée, d’autres virements de bord, on navigue sans voir grand horizon, il pleut des cordes… notre capitaine ne semble pas s'inquiéter pour si peu...

Nous sommes tous trempés et il semblerait que nous sommes en bonne position dans la course. Dix minutes plus tard, nous sommes toujours trempés, mais il semblerait que nous sommes derniers??? Tout ça pour illustrer que nous ne comprenons absolument rien à la course. Notre compréhension se limite à border ou choquer les écoutes… mouillés comme des poules, pardon, des vrais marins...



Bref, après quelques heures de navigation, plusieurs virements de bord, trempés jusqu’aux os, la ligne d’arrivée approche enfin, on gîte à fond, et on passe un concurrent si prêt qu’on pourrait presque lui serrer la main! C’est excitant! Nous sommes tous fiers de ce dépassement que nos hurlements de joie accompagnent!





Et là, hé bien c’est là que ca se gâte… L’attache de l’enrouleur du génois choisis ce moment inopportun pour se décrocher et arracher une partie du balcon avant (tuyau de stainless de 1’’ de diamètre sectionné et tordu). Il faut imaginer le génois tout entier qui s’envol comme un projectile, cependant toujours attaché au sommet du mât, pour ensuite venir terminer sa course et frapper violemment la coque sur le côté tribord du bateau, frôlant de peu la catastrophe. Ouf! Heureusement, plus de peur que de mal, tout le monde va bien et aucun blessé. Il va s’en dire que nous n’avons plus aucune chance de franchir la ligne d’arrivée…

Priorité sécurité : nous devons nous rendre à moteur à l’abri du vent afin de retirer le génois de son enrouleur. Les gars tendent de maintenir ce gréement volant jusqu’à ce qu’à ce que l’on atteigne un baie tranquille, à l’abri du vent, tout près de la ligne d’arrivée... Sur place, le génois est affalé (descendu), enlevé et plié, mission accomplie, mais enfin, nous sommes tous un peu tristes de ce revirement soudain.

Nous allons donc regagner l’ancrage à moteur, peinards, trempés et gelés. Mais en bonne compagnie, le moral remonte vite! Clarice, nous a préparé une bonne bouffe et s’occupe de nous réchauffer les esprits avec ses cocktails mirobolants. Il y en a d’ailleurs un que nous avons baptisé « le Mikado ». Succulent mélange de rhum, lime et sirop de gingembre. Est-ce assez antillais à votre goût? Et nos quebecois pur laine essaient de placer un mot pendant avec un Guy qui s'articule sans arrêt...

En fait, je vous raconte toute cette aventure de régate pour finalement illustrer qu’une course est un excellent moyen pour apprivoiser ses craintes. On navigue avec plus de voile que d’habitude, avec plus de gîte que d’habitude et dans des conditions pas toujours idéales, ce qui permet de repousser un peu plus loin nos limites.

Pour ma part, cette régate m’a donné envie de lever les voiles et pratiquer des manœuvres que l’on ne fait pas souvent en passage ou traversée. Par conséquent, nous avons pour la première fois, rentrer à voile dans notre ancrage et jeter l’ancre sans moteur. Uniquement à voile! Trop cool!

Il faut préciser que nous n’avions pas de bateau voisin, ce qui aide à la manœuvre, surtout pour une première! Mais quand même, nous sommes très fiers et avons réussis.

Nous remercions nos amis du Mikado, Dominique et Clarice, qui nous ont permis de participer à une régate et de vivre un peu les défis d’une course amicale.

                                           Je trinque mon cocktail Mikado à « To be! »

mardi 8 juin 2010

1 an déjà


     Notre marin bien concentré...

                                                                 
        

On s'amuse à la barre !!!

Après un arrêt d’un mois à Antigua où nous avons eu le plaisir d’accueillir à nouveau Line et Marc, nos premiers récidivistes et durs à cuire, marins en devenir (Marc a été très impressionnant à la barre et Line dans son courage et son endurance face à une mer formée), nous arrivons à St-Martin début mai.  C’est ici même, à Marigot qu’a débuté notre voyage dans les Caraïbes en 2009. Après une année de navigation, la vie à bord reste toujours un défi, et le goût de naviguer est fort heureusement, toujours bien ancré, nous sommes donc de retour à notre point de départ : St-Martin . C’est une île où l’on trouve facilement pièces et ouvriers spécialisés et le tout hors taxes. Nous avons donc choisis d’y effectuer des améliorations majeures sur Toutazimut.

Il y a d’abord notre frigo. Je sais que ce mot évoque pour tous les non-navigateurs une belle grande unité murale, munie d’une section congélateur, d’une porte de bonne dimension s’ouvrant sur de multiples tablettes et tiroirs…

Mais pour Toutazimut, le terme « frigo » fait plutôt référence à une glacière d’environ 2 x 2 x 3 pieds. Cette fameuse glacière étant insérée dans notre petit comptoir de cuisine, avec une petite ouverture sur le dessus faisant office de porte (ouverture vers le haut). En résumé, si vous avez besoin de quoi que ce soit, hé bien, amusez-vous à tout sortir ce beau monde sur le ce qui reste de comptoir (il ne faut pas oublier que le couvercle fait partie du comptoir) afin d’y repérer l’article désiré. Ensuite, on remet tout ce fourbi (comme le dit si bien Lafontaine dans sa célèbre fable : l’ost… de gale et le fourbi) en espérant ne rien avoir oublié… Sinon on recommence le jeu et je vous assure que j’ai vu plus amusant. En plus, notre cher « frigo » a été conçu pour une de ces régions du globe où les éléments s’occupent de conserver la nourriture au frais surtout en hiver. Par contre dans les Antilles, rien ne va plus: pas suffisamment d’isolant, pas assez froid et perte de notre bouffe. L’année dernière, avant de quitter St-Martin, nous avons temporairement remédié à ce problème en tapissant tout l’intérieur du « frigo » de styrofoam bleu 2’’ (isolant). Effet immédiat; tout se conserve relativement bien mais le frigo est maintenant beaucoup trop petit, ce qui implique des approvisionnements fréquents et de plus, le nettoyage est difficile, voir impossible. Luxe direz-vous? Pas du tout, il suffit de vivre quelques jours à bord pour bien saisir le problème, demandez à nos invités!

Chaque 12 à 18 mois, il est de norme de caréner (sortir le bateau de l’eau) afin de sabler la coque (partie immersible) et de la repeindre avec une peinture spéciale qui la protège des petites créatures non-invitées qui ont tendances à vouloir s’y établir, du genre; crustacés, huîtres, algues, etc.

En tout bon capitaine ou blonde du capitaine, existe également une petite liste de divers travaux ou projets, certains seulement envisageables lorsque le bateau est au sec. Évidemment, cette liste s’ajoute à la construction du frigo et au carénage.

Pour couronner le tout, nous aimons bien les surprises et nous en avons toute une… Je vous mets au parfum. Le franc-bord (la partie au dessus du niveau de l'eau, donc la partie blanche...) a été repeinte l’an passé sur une ancienne couche de peinture. Or, cette année, sous cette vieille couche de peinture, plusieurs petites bulles inquiétantes $$$ se sont développées sur une partie de la coque. Après investigation, il s’avère que ces charmantes petites bulles sont le résultat d’une mauvaise préparation de la vieille peinture, avant même qu’on la repeigne. En fait, notre peintre, l’an passé, aurait dû vérifier que la surface sur laquelle il allait peindre était adéquate. Ce qui n’a pas été fait… Il faut dire qu’il n’y avait aucun signe de détérioration avant ce printemps. Bref, nous devons donc tout décaper, armés de spatules et de patience. Sueurs garanties quand on travaille à 30-34 Celsius. Un travail de moine; nous proposons d’ailleurs aux ouvriers du boat yard, de se munir d’une spatule et de venir gratter afin de se libérer de leur stress « Get rid of your stress for free, pick a scraper and get zen! ». Disons que les candidats ne font pas la ligne… Faudra revoir notre stratégie!

Toutazimut est à nouveau un chantier de construction. Nos journées débutent très tôt, dès 8h00, nous sommes au boat yard, lunch en main, et travaillons jusqu’au souper.

Afin de préserver l’intégrité de notre moral et de notre couple, nous avons décidé de louer un petit studio avec cuisine, douche et air climatisée. Wow et Watatow! Quoi de mieux après avoir sué 8 à 10 heures au soleil, que de relaxer avec une bonne bière glacée en main, l’air climatisée dans le tapis! Douche obligatoire, mais seulement après la première bière!

À suivre…

lundi 5 avril 2010

Haaaaa! La Martinique…

Le royaume de la baguette, du pâté et du fromage, sans oublier son ultime accompagnement : le vino! Quelle belle retrouvaille avec notre langue, et les français sont franchement sympathiques et plutôt marrants! Une différence notoire cependant que nous avons remarqué au cours de nos nombreux ancrages dans les îles : Leur bulle semble infiniment plus petite que la nôtre et que celle des autres nations … J’explique : un bateau à l’ancrage a besoin d’un certain rayon afin de pouvoir bouger si le vent tourne. Normalement, les capitaines respectent donc une certaine distance des autres bateaux quand ils s’ancrent. Pas les français. Certains ont développé l’art de se mettre pratiquement le nez dans votre cockpit. J’ai même une fois dis avec humour à un français qui s’ancrait vraiment trop près « Svp, je prends 1 sucre et très peu de lait dans mon café le matin… » Il a dû comprendre mon message, car il a aussitôt levé son ancre pour s’installer ailleurs! Faut pas généraliser, mais curieusement, chaque fois que c’est arrivé, c’était un navire sous pavillon français! Ce n’est qu’une simple constatation qui est venue avec le temps… mais on les adore nos cousins!
D’ailleurs, malgré la proximité et les nombreux bateaux qui se partagent un ancrage, le matin surtout, c’est incroyablement tranquille et silencieux, ça me surprends toujours! Les campeurs en roulotte comprendront parfaitement ce qui vient, les non-campeurs devront imaginer! Donc afin de bien illustrer le scénario dans un ancrage, pensez à l’éveil graduel de la nature : On entend d’abord que le chant des oiseaux, le chuchotement du vent dans les feuilles, le clapotis de l’eau, vient ensuite parfois les coqs qui cocoriquent, ensuite quelques petites voix se manifestent, généralement les enfants, toujours plus matinaux que les adultes (cependant, je dois avouer que les enfants ne sont pas très nombreux, il y a bien quelques petites familles qui naviguent, mais ce n’est pas la majorité). Ensuite la voix des adultes et finalement, le son de quelques dinghys (qui remplace celui des casseroles dans un camping...) Par la suite, c’est sur la rive que ça se réveille; le village ou la communauté endormie, se dégourdie. J’adore ces réveils progressifs… Le Marin sera notre premier ancrage en Martinique, nous avons compris en arrivant pourquoi la baie portait ce nom. Il y a beaucoup, beaucoup de bateaux, c'est une véritable forêt de mâts et la baie du Marin est taillée sur mesure pour les nombreux navigateurs qui s’y arrête afin de s’approvisionner en bouffe ou pièces de bateaux, ou encore pour y effectuer des réparations. On y trouve ce que tout marin peut avoir besoin ou imaginer qu’il a besoin! Ce qui nous a freiné dans nos achats est le taux de change : 1 Euro= 1,45 huart… Ça va vite si on ne compte pas. Heureusement, l’épicerie est beaucoup moins cher que sur les autres îles et d’une diversité incroyable. Presque tout provient soit de l’ile, très fertile en passant, soit de la France. C’est donc l’endroit par excellence pour faire le plein de provisions.

C’est au Marin que nous avons loué une bagnole afin de visiter la très belle côte Est (de la pointe sud de l’ile jusqu’à Trinité). Une journée trop vite passée qui se termine par un souper à Ste-Anne, un joli petit village très touristique et très animé, beaucoup aimé des « boaters ». À regrets, nous quittons l’ancrage pratique du Marin pour nous diriger vers les Anses d’Arlet.



On s’installe à Grande Anse d’Arlet qui est une petite baie dotée d’une longue plage et d’une allée piétonnière qui la longe. Cafés, restos et quelques boutiques se partagent toute la baie. L’eau est claire et invitante,on y voit beaucoup de tortues. La vie simple et paisible.





Presque tous les jours, le matin avant de déjeuner, nous nous rendons à pieds à Petite Anse d’Arlet (la baie située juste au sud) afin de grimper le chemin du Calvaire : une randonnée de quelques heures qui vous fait suer et pomper l’huile en calv… C’est un entraînement que l’on s’impose car nous nous sommes mis en tête de quitter la Martinique seulement quand nous aurons grimpé le mont Pelé; un volcan d’une hauteur de 4800 pieds. Les montagnes nous attirent toujours comme un aimant! Que voulez-vous, c’est ainsi! On s’assume…
Vivre à bord d’un voilier peut être drôlement sédentaire si on ne cherche pas l’effort physique. Donc la marche et la natation nous permettent de garder une certaine forme à défaut de se transformer en forme incertaine… Satisfaits de notre entraînement, nous quittons le bel ancrage de Grande Anse d’Arlet pour quelques jours de civilisation dans la capitale de la Martinique : Fort-de-France.



C’est une très belle ville, facile à découvrir à pieds. Beaucoup de beaux restos, boutiques parisiennes et cafés invitants. Faut se retenir! J’y ai mangé le plus sublime des brownies, et je m’y connais! Nous avons eu le plaisir d’y voir un spectacle de danse folklorique avec la troupe Pomme Cannelle qui est très connue ici, et même d’apprendre quelques pas de danse avec eux. Les jambes bien reposées des randonnées d’Anse d’Arlet, nous décidons qu’il est temps de s’attaquer à notre fameux mont Pelé, dernier stop en Martinique.

Nous voilà donc maintenant rendus à l’ancrage de St-Pierre, au pied de la magnifique montagne Pelée qui domine la Martinique. Elle figure parmi les volcans les plus célèbres du monde depuis son éruption de 1902 qui a anéanti la ville et ses 28000 habitants.

C’est un ancrage un peu fou car il y a beaucoup de bateaux dans un espace ou il n’y a pas beaucoup d’ancrage possible. J’appelle cela un ancrage « tablette », ce qui veux dire que la partie ancrable (partie ou l’on peut jeter l’ancre avec une profondeur idéale située entre 10 et 25 pieds maximum) se situe très très près de la rive et n’est pas très large, après cette tablette, ça descend très vite à des profondeurs vertigineuses. Là ou il est impossible de jeter l’ancre… En plus le vent tourbillonne dans tous les sens et nous place souvent dans une fâcheuse position, trop près du rivage ou d’un autre bateau. Ce qui nous a valu d’avoir à se ré-ancrer plusieurs fois… ha oui, il y a du roulis en bonus! Tout ça pour le Mont Pelé… il est mieux d’être à la hauteur ce volcan! Parce que l’ancrage, y m’énarve!

Arrive le grand jour tant attendu : vers 6h00 du matin, chaussés de bottes de marche, sac à dos bien remplis avec notre lunch, 7 litres d’eau , souliers et vêtements de rechange, nécessaire à soigner les ampoules, crème solaire et chasse moustique, c’est avec courage, enthousiasme et détermination que nous faisons du «stop », comme deux adolescents! En effet, c’est dans la boîte d’un pick-up que nous voyageons pour atteindre notre porte d’entrée pour la montagne : un petit village de bord de mer portant le nom de Charmeuse, joli, n’est-ce pas?
Et là commence notre calv… il durera 5 heures à grimper à travers crêtes et cols qui se succèdent pour atteindre finalement le sommet (situé à 4800 pieds, environ 1465 mètre pour les métriques) qui a la tête bien enveloppée dans les nuages.




Des paysages à couper le souffle ont rendus hommages à tous nos efforts lors de cette randonnée. Et comme un cadeau du ciel, rendu au point culminant, les nuages se sont dispersés quelques minutes, le temps de pouvoir contempler l’horizon du haut de notre perchoir… Sublime, époustouflant, magique. Les mots manquent pour décrire de tels moments.

C’est avec beaucoup de gratitude que nous quittons la Martinique, nous savons que nous sommes privilégiés de vivre une telle aventure. Mon capitaine m’a certainement appris que dans la vie, rien n’est impossible, les limites se situent ou nous les situons. Je souhaite que nos enfants s’inspirent de ce voyage, car les rêves sont faits pour être réalisés et il n’y a pas d’âge pour cela. Choix et efforts mènent aussi loin que l’on veut aller… Martinique, tu vas nous manquer, nous reviendrons sûrement.

dimanche 17 janvier 2010

De la visite à Sainte-Lucie!

C’est dans l’temps du jour de l’An (comme la chanson le dit…) que nous avons accueilli Régine et sa toute nouvelle famille agrandie! Laurianne, âgée de 7 mois, est sans contredit notre passagère la plus jeune et la plus dynamique! Nous avons récupéré nos trois mousquetaires à l’aéroport de Vieux-Fort à Sainte-Lucie le 1er janvier dernier. Quel bonheur de voir de la famille pendant la période des fêtes… C’est comme un gros cadeau sur 2 pattes (multiplié par 3 personnes = 6 pattes)!!! Ça fait un bien beau cadeau! À notre grande surprise, nos invités d’honneurs n’ont pris que quelques jours pour développer leur pied marin et s’ajuster à la vie à bord. Pour ce qui est de Laurianne, on se demande encore si elle s’est aperçue du changement... j’imagine que Madame la comtesse de Vermeille était aux anges avec quatre paires de bras pour s’en occuper! Alex et Régine, lors des 4 sorties à voiles effectuées durant leur séjour, ont tour à tour appris à « barrer » Toutazimut, lofer et abattre, faire quelques nœuds marins, effectuer des virements de bord, manipuler les voiles et les winchs avec enthousiasme, ardeur et plaisir! Même soigner un orteil estropié et des ampoules aux mains… C’est ça la vie d’aventuriers! Cours d’initiation à la voile 101 réussi avec brio!
Parmi tous ces apprentissages, Alex a malheureusement coulé son cours de pêche en mer après 2 poissons qui auraient dû finir dans la poêle… Nous l’attendons pour son examen de reprise… Nos marins accomplis ont évidemment eu droit à un cours complémentaire sur l’art de conduire le dinghy. Après quelques essais durant lesquels nous avons bien rigolés, ils ont obtenus leur permis de conduire notre Touttoutt mobile!
Pour notre première sortie à voile, nous avons visité la très jolie baie de Marigot. Toute bordée de palmiers, c’est la traditionnelle carte postale des Caraïbes. Un peu trop achalandée pour nous cependant… Mais Alex et Régine ont bien profité de la plage.
S’ensuit une visite à Rodney Bay ou nos aventuriers ont goutés les plaisirs de l’altitude en faisant du Para-Sail en duo (parachute tiré par un bateau moteur). À en juger leur sourire sur la photo, ils ont adorés!
Nous avons également fait la visite d’une forêt tropicale typique : il pleut dès qu’on y met les pieds et fait soleil aussitôt ressortis! Le tout complété d’un peu de magasinage et d’un souper en tête à tête pour Alex et Régine. Guy et moi avons plutôt mis en pratique nos talents de gardiennage avec une Laurianne plutôt captivante et heureusement souriante!
Nul ne peut venir à Ste-Lucie sans s’arrêter aux Pitons, je dit Pitons au pluriel car il y en a deux (le Gauche et le Droit, le Mâle et la Femelle, le Gros et le Petit…), bref deux énormes formations volcaniques âgées de seulement 250,000 ans, en forme de cône, qui jaillissent de la mer tel deux géants. La zone de gestion des Pitons est d’ailleurs classée par l’UNESCO comme patrimoine mondial de l’humanité depuis 2004. D’une beauté époustouflante… C’est donc entre les deux Pitons que nous avons amarré Toutazimut. Comble de bonheur, les fonds marins sont splendides avec leurs formations coralliennes, éponges et poissons de toute sorte. On sort masques et tubas pour découvrir de plus près ces merveilles! Yhééé, enfin le snorkeling tant attendu! C’est ici, à Soufrière (village au pied du Petit Piton) que commence notre expédition vers le volcan Qualibou dont la dernière éruption remonte à 1780. Nous assumons que le village a hérité du nom de Soufrière à cause de la forte odeur de soufre qui flotte dans l’air… Mais la beauté des lieux nous fait vite oublier ces désagréments olfactifs! Nous nous dirigeons donc vers la Caldeira (affaissement volcanique en partie submergé par la mer des Caraïbes) ou nous pouvons y admirer plusieurs fumerolles, ça ressemble un peu à des cratères qui crachent de la vapeur. C’est définitivement, assurément un spectacle dans un décor lunaire qui témoigne de fortes activités souterraines, c’est le moins qu’on puisse dire… La terre bouillonne littéralement à 175 Celsius. On raconte d’ailleurs qu’un pauvre guide, lors d’une visite, y aurait d’ailleurs steamé son hot-dog alors que le sol s’est effondré sous ses pieds. Maintenant, le site est entouré d’une clôture afin d’évité d’éventuelle cuisson à la vapeur… Pour les inquiets, sachez que l’histoire se termine bien : le guide a été sauvé par une jolie touriste, ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours!!! Enfin, je crois… Nous poursuivons notre visite vers les bassins d’eau sulfureuse. Sur place, nous troquons nos vêtements pour nos maillots de bain et, comme des enfants, nous jouons dans la terre glaise, toute chaude et toute verte! De véritables bains reminéralisants qui vous laissent une odeur de «pet» tenace et une peau douce comme les fesses de bébé Laurianne. Le tout dans un état de relaxation avancé… Zen beaucoup ça!
Nous avons ensuite passé au cycle de rinçage sous une chute froide qui m’a vaguement rappelé les eaux du Québec! Un super site qui abrite des jardins de fleurs et ses habitants : les colibris. C’est avec beaucoup de beaux paysages en tête que nous quittons nos fameux Pitons. Le Petit et le Gros itou… Comme toute bonne chose a une fin (pourquoi donc?), ces vacances se terminent au point de départ : à Vieux-Fort, sur la magnifique plage du resto « The Reef », située à 5 minutes de l’aéroport. Pratique pour faire durer le plaisir jusqu’à la dernière minute!
C’est sous une note de bonne bouffe et bon vin, bière et nachos, soleil et mer, voile et vent, paysages sublimes et couchers de soleil, couches Pampers et petits pots Gerber, le tout couronné de musique Reggae, que nous remercions nos invités de leur charmante compagnie. Nous avons déjà hâte de vous revoir! Alex, n’oublie pas les examens de reprise…