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mercredi 24 juin 2009

En route pour St-Vincent

Nous sommes le 12 juin, il est 3h00 du mat à St-Martin, la météo s’annonce bien, les provisions sont faites, nous levons l’ancre pour se rendre à Grenade, ca devrait prendre environ 2 ½ jours… Ce sera mes débuts (ou déboires) de voile et mon premier passage de nuit (2 longues nuits...)

Tout un baptême! On aurait pu voyager d’iles en iles, mais s'aurait été beaucoup plus long (presque 2 semaines) de plus, chaque arrêt implique plusieurs manœuvres : affaler les voiles, jeter l’ancre, s’assurer que celle-ci reste bien en place, mettre le dinghy à l’eau, y installer le hors-bord (80 lbs), se rendre à terre pour les formalités douanières (entrée et départ). Tout ca à chacune des escales… En bonne aventurière que je suis, j’ai préféré l’option « passage sans escale ». OUF! Ce ne fut pas facile, c’est un peu comme se retrouver dans une laveuse à linge à se faire brasser pendant 2 jours. Avec une gite plus ou moins importante mais assurément présente! Impossible de faire un pas sans s’agripper. J’ai d’ailleurs accumulé une bonne quantité d’ecchymoses durant cette courte traversée! Et vous pensez que nous sommes en vacances!
Imaginez un peu la gymnastique pour aller aux toilettes : il faut d'abord quatres mains : une pour se tenir bien accoté au mur, la 2e qui s'aggripe au lavabo et les 2 autres pour se déculotter. Ensuite, avec les pantalons qui trainent aux genoux, il faut se grimper les fesses sur la toilette sans bien entendu lâcher le mur. Les pieds sont bien campés de façon stratégique afin de ne pas perdre la position si difficilement conquise! Les jambes poussent vers le sol afin de maintenir un équilibre précaire pendant que les vagues tentent de nous désarçonner! Et parfois, ce sont les vagues qui remportent la lutte... Nul besoin de préciser que lorsque l’on va au petit coin, c’est pour une grosse envie! Et la cuisine dans tout ça? Le moins possible… tout est préparé à l’avance, facile à manger et à digérer. Crudités, trempette, fruits (surtout des mangues... pce j'aime et qu'il y en a plein) noix, yogourt, tartine de beurre d’arachide. Un thermos de café bien rempli pour rester éveillé pendant les quarts de nuits. Pour clore, on ajoute le manque de sommeil. Les bénéfices vous demandez-vous? Les étoiles à perte de vue la nuit quand le ciel est dégagé bien entendu, les époustouflants levers et coucher de soleil, la paix, la tranquillité que l’immensité de la mer procure. Un sentiment d’être tout petit face à un spectacle grandiose. Un grand respect s'installe devant cette mer changeante et fascinante. Bref, une symbiose avec la nature… Et que dire quand on approche une île, c’est d’abord une ombre qu’on devine à l’horizon qui lentement se dessine et prend forme. C’est un spectacle (avec un siège en 1ère place) qui se déploie lentement. On se sent comme des explorateurs à la découverte de mondes nouveaux! D’ailleurs, on a eu un accueil assez particulier en s’approchant de St-Vincent : plusieurs dauphins sont venus nager tout près afin de nous souhaiter la bienvenue!

Parlons un peu des boats boy qui sont à certaines iles, ce que le club des Canadiens sont à Montréal! Ils sont souvent les premiers contacts. Ils arrivent généralement dans une petite barque à rames (ou tout autre objet qui flotte, j'ai ai vu un sur une vieille planche à voile sans voile ) et nous vendent toutes sortes de denrées ou services réels ou inventés! Du genre : location de leur bouée, poissons frais, achat d’épicerie, fruits variés, bijoux, surveillance de dinghy au quai… et j’en passe… Nous avons eu l’honneur de rencontrer Alex : un pêcheur et un boat boy à temps partiel. Intéressant, fier et généreux de partager sa culture. Nous l’avons beacoup apprécié. Une astuce: on a avantage à choisir un boat boy le plus rapidement possible, comme ca, les autres nous laisse en paix... le hic, c'est qu'il faut bien choisir: il doit être suffisament persuasif pour éloigner les autres boat boy, mais pas agressif! Que voulez-vous, c'est un milieu très compétitif... surtout quand nous sommes les seuls touristes...


St-Vincent est une ile verte, fertile et montagneuse avec un énorme volcan de 4000 pieds de haut. On y retrouve beaucoup d’arbres fruitiers : mangues, plusieurs variétés de bananes, goyaves, wax apple, soursop (un fruit bizarre et très parfumé). De superbes baies et ancrages ou le poisson est abondant, c’est magique. Il y a même une baie ou l’on a filmé « Pirates des Caraibes» . Je n’y ai malheureusement pas trouvé Johny Depp! On aurait aimé y resté plus longtemps, mais comme la saison des ouragans approche, nous devons nous rendre à Grenade pour le 1er juillet. Prochaine destination : Béquia dans les Grenadines.