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vendredi 18 décembre 2009

En panne...


C’est de bonne heure que nous avons levé l’ancre vendredi le 11 décembre afin de nous rendre à Petite Martinique, une ile au nord de Carriacou. Nous avons fait cette route entre Grenade et Carriacou plus d’une fois par vent de 15-20 nœuds et c’est généralement une étape de 4-6 heures relativement facile.
Le plan de route étant de faire le plein de diesel et d’eau à Petite Martinique le vendredi après-midi, y passer la nuit et repartir tôt le lendemain matin pur atteindre les Grenadines afin de s’arrêter quelques jours dans chacune des iles suivantes : Union Island (Chatham bay), suivie de Mayreau, Tobago Cays, Bequia et finalement notre destination finale : Sainte-Lucie ou Régine et sa petite famille viennent nous rejoindre le 1er janvier.
Les plans de route ne se passent pas toujours comme prévu et cette journée en est toute une preuve (ou épreuve, ca dépend pour qui!)… C’est donc de bien bonne heure que nous longeons l’ile de Grenade. Comme nous naviguons sur la côte ouest et que les vents arrivent de l’est, l’ile nous offre beaucoup de protection et nous sommes obligés de naviguer à moteur pour compenser le peu de vent. Cependant, plus nous approchons l’extrémité nord de l’ile, plus les vents et les vagues augmentent, et c’est une grosse mer avec des lames rapprochées de 12 en myenne et des vents soutenus de 24-27 nœud, de face par surcroit, que nous rencontrons aussitôt l’ile de Grenade derrière nous…
Le vent de face (vent sur le nez du bateau) et le moteur ne font pas une très belle paire; les vagues arrivent vite et le moteur doit travailler continuellement pour avancer contre courant, vents et vagues. Aussi, ce n’est pas une navigation confortable, ca cogne, ca brasse, ca lève et ca bougonne… en plus, le pauvre moteur ne peut même pas compter sur l’aide des voiles qui face au vent, sont inutiles.
Bref, on prend son mal en patience et on se dit que 3-4 heures de brassage, ce n’est pas la mer à boire… Mais à mi-chemin, notre vaillant moteur montre des signes évidents de fatigue pour finalement démissionner à 12h15 précisément, soit à environ 3 heures de Petite Martinique. Normalement, j’ai le sens de l’humour mais pas cette fois, je ne trouve pas ca drôle du tout. Après différents scénarios possibles, nous optons pour lever les voiles avec ris bien entendu (pas le choix, plus de moteur) et changer notre cap afin de nous rapprocher de Carriacou, qui étant donné les circonstances, est plus près que Petite Martinique. Ce qui veut dire une navigation au près serré (toujours à la limite du faseyement des voiles) qui demande toute l’attention de Guy à la barre et qui ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre dans cette grosse mer. Nous sommes à 7.5 miles nautiques de Tyrrell bay, Carriacou. Malgré tous les efforts, nous progressons vers l’ile à pas de tortue et il devient évident que nous ne pourrons pas l’atteindre avant la noirceur. Plusieurs solutions possibles : ou bien nous passons la nuit en mer à lutter contre le vent pour se rapprocher de Carriacou, ou bien nous mettons le pilote automatique et nous nous éloignons de notre parcours, ou bien on tente de se faire remorquer jusqu’à Carriacou. C’est cette dernière option qui est choisie. Je décide donc m’occuper l’esprit en me chargeant des communications radio. À mon grand désarroi, nous apprenons que la remorque est hors service! En plus du mal de mer qui commence à se faire sentir, une petite panique monte en moi et j’ai bien de la difficulté à la faire taire…
À la radio VHF, je suis en communication avec 2 bateaux ancrés à Carriacou qui joignent leurs efforts afin de nous trouver de l’aide. Finalement, on nous trouve un remorqueur qui est sur son retour de Grenade et qui pourrait nous remorquer vers Carriacou. Ouf! Je suis tellement heureuse et j’ai juste hâte de pouvoir me reposer sur des eaux plus calmes et me mettre quelque chose sous la dent…
La remorque arrive 45 minutes plus tard et je dois prendre la barre pendant que Guy doit se rendre à la proue afin d’attraper le cordage lancé par l’équipage du remorqueur. Plus facile à dire qu’à faire dans un bateau qui tangue et dans des vagues qui montent sur le pont. Comme toute bonne histoire qui finit bien, mon capitaine réussi à attacher solidement le câble et nous nous laissons remorquer tout en tenant la barre afin que Toutazimut ne s’approche pas trop du remorqueur.
Nous arrivons à Carriacou vers 17h30 et plusieurs dinghy nous attendent à l’ancrage afin qu’une fois le câble du remorqueur relâché, Toutazimut puisse s’ancrer sans problème. Yhéééé!!!! C’est fait, nous sommes ancrés! Nous remercions chaleureusement tous les gens qui nous ont offert leur aide et c’est en dégustant une bonne soupe chaude accompagnée de bon vin que nous décompressons tranquillement… Restera à réparer maintenant…
Cela prendra 6 jours, plusieurs tentatives, un mécano et un surtout, un Guy bien ingénieux! Après une réparation temporaire, nous sommes enfin prêts à repartir pour nous rendre directement à Ste-Lucie.
C’était une belle leçon de voile que nous avons eue, maintenant, reste à pratiquer l’ancrage à voile, sans moteur! On ne sait jamais, les plans de navigations ne se passent pas toujours tels que prévus!
Nous vous laissons sur ces quelques photos de Toutazimut, maintenant équipé de son nouveau dodger et bimini pour plus de confort et moins de coups de soleil!

jeudi 10 décembre 2009

Grenade, la Magnifique

Superbe Grenade, ici on la surnomme « D Spice », car c’est le 2e plus grand producteur de muscade au monde après l’Indonésie. Elle nous a séduit à tous les points de vue : la ville de Saint-Georges est pittoresque et chaleureuse, la topographie de l’île montagneuse à souhaits, et il y a la forêt tropicale avec ses nombreuses chutes, les plages, le carnaval, le marché aux épices, et bien entendu les gens d’un naturel extrêmement sympathiques. Et ça, ce sont des vitamines de plaisir!Comble de bonheur, la pêche est excellente et on mange du poisson pratiquement chaque jour. Nous avons goûté le barracuda, yellow tail snapper, spanish mackerel, le thon et l’albacore. Il ne faut pas oublier le fameux « butter fish » succulent poêlé.
Nous sommes ancré, je pourrais même dire « enraciné » dans la baie de St-Georges. Nous avons une nouvelle ancre « sans soucis » comme je l’appelle. Une ancre pour les nuls! On la jette à l’eau, on tire un peu dessus et comme par magie elle s’enfonce dans le sable et on peut quitter le bateau la tête tranquille! Le seul problème avec la baie de St-Georges est le roulis : le roulis c’est le mouvement du bateau provoqué par l’arrivée de vagues, plus ou moins grosses, qui, dépendant de la direction du vent et de l’orientation du voilier, nous frappent trop souvent de côté. Je vous décris un peu plus la scène : vous êtes assis en train de déguster un bon souper quand la bouteille de vin se met à glisser sur la table (et ce n’est pas parce que l’on en a abusé!), les verres basculent et le contenu de l’assiette menace de se répandre sur vos genoux. À la cuisine, sur le comptoir, le bac plein de vaisselle propre se promène comme sur une patinoire d’une bande à l’autre prêt à déverser son contenu par-dessus bord... le bord du comptoir, on s’entend! Pour ce qui est de dormir, une seule position est viable et c’est sur le dos! C’est un peu comme de se retrouver dans un berceau qui ne veut plus s’arrêter de bercer! J’exagère à peine!
Roulis ou pas, on aime la baie de St-Georges pour sa proximité de la superbe plage de Grande Anse et sa commodité pour faire nos emplettes.
Et on adore le snorkeling. Guy qui nage habituellement comme une roche, nage maintenant comme un vrai poisson! C’est l’avantage de l’eau salée qui aide à flotter…
La pointe Molinière, un site de snorkeling tout près de la baie, est une expérience unique car en plus des poissons, des récifs et des coraux, on y a submergé différentes sculptures et c’est comme un petit musée sous-marin.
Je suis très fière de mon poisson d’amour qui a complété son cours de plongée sous-marine, niveau I. C’était tout un défi et il a réussi! Ça nous a permit de faire quelques belles plongées avec nos amis Québecois, Céline et Pierre. Récifs, coraux, tortues, langoustes, poissons multicolores et même un requin nourrice étaient au rendez-vous.

Nous sommes présentement dans la baie Phare Bleue afin d’y faire fabriquer notre « dodger » et de refaire une nouvelle toile pour couvrir le bimini. C’est du luxe que nous avons bien besoin afin de se protéger un peu du soleil ou de la pluie lorsque nous sommes au cockpit.
Après 5 mois à Grenade la Magnifique, c’est avec un beaucoup d'excitation que nous la quitterons dans les prochains jours pour remonter vers les iles au nord. Nous devons nous rendre à Ste-Lucie pour Noel afin d’accueillir à bord Régine, Alex et Laurianne qui arriveront le 1er janvier afin de célébrer cette nouvelle année avec nous…

lundi 23 novembre 2009

De la belle visite du Québec!

C’est avec beaucoup de bonheur mêlé à un peu l’anxiété que nous avons eu notre première visite au mois d’octobre. Nos courageux cobayes, Aventuriers et Amis (ben oui, ca mérite des grands « A ») sont venus à expérimenter la vie à bord de Toutazimut pour une belle semaine.


Je dis « courageux » parce que Line et Marc n’avaient jamais mis les pieds sur un voilier avant… J’imagine que c’est presque aussi étrange que de débarquer sur la planète Mars!
Nous les avons accueillis à l’aéroport de Grenade avec un superbe collier fabriqués avec des épices odorantes (à défaut du collier de fleur en Hawaii), c’est très représentatif de Grenade aussi surnommée « l’île aux épices ».






Tuttut (prononcé toutt-toutt), notre dinghy, l’équivalent d’une petite Bat-mobile des mers, nous a sagement ramenés sur Toutazimut bien ancré dans la baie de St-Georges. Tout ça sans se faire mouiller le popotin!


Il y a beaucoup d’adaptation pour les non-marins; il faut s’habituer à la chaleur, aux mouvements du bateau, à faire la cuisine dans un tout petit espace, à ne pas gaspiller d’eau, à se laver dans la mer et se rincer avec une petite douchette. Retirer nos chaussures quand on met les pieds sur le voilier. Il faut dormir avec les écoutilles ouvertes pour avoir un peu d’air et vite les fermer lorsqu’il pleut… Et apprendre le fonctionnement de la toilette…


Notre voiture est un genre de Zodiac équipé d’un moteur hors-bord, et qui ne comporte ni toit, ni banquettes. Nous n’avons pas le luxe d’un lave-vaisselle ou de l’air climatisée… Bref, ce n’est pas le confort ou le luxe de l’hôtel mais c’est toute une belle aventure. Nous vivons avec la mer, le vent, les étoiles, le soleil et la pluie et les conséquences! Il ne faut surtout pas oublier les couchers de soleil.



Nous avons fait de la plage, de la baignade, du snorkeling (c'était une première pour nos deux amis) et Marc est comme un poisson dans l'eau. Pour Line, l'apprentissage a été un peu plus difficile mais elle y est arrivé avec beaucoup de plaisir. Une véritable sirène en training!


Il y a même eu une petite sortie à voile, en mer calme. Pas de maux de coeur, peu de vagues, juste ce qu'il faut de vent pour en faire une belle expérience de départ. Du moins, nous l'espérons...!!!




Nous avons aussi visité un peu l’ile et ses plages, sans oublier une session de yoga au superbe Resort Laluna. Même les gars (avec un peu de pression de la part des filles) ont essayé le yoga. Faut dire que la session s’est terminée avec un bon lunch et un massage donné par 2 charmantes Thailandaises bien attentionnées! Elles sont petites mais elles ont du muscles! Fallait voir les gars avec leurs cheveux ébourriffés et les yeux dans la graisse de beans après la session… Zen à fonds!

Merci à nos amis Line et Marc pour cette magnifique semaine et pour leur précieuse amitié. Nous espérons pouvoir les accueillir à nouveau dans un autre coin du monde.

Avec un bimini, un dodger et un ventilateur plus silencieux cette prochaine fois!!! Promis…

mercredi 15 juillet 2009

Tyrell Bay, Carriacou

C’est notre dernier stop avant Grenade, nous pensions y passer l’été, mais comme on dit, seulement les fous ne changent pas d’idée… Je dois avouer que je suis un peu déçue de l’île, j’y reviendrai… Le passage de Chatham Bay à Carriacou ne requiert qu’une heure de voile, les vents sont parfaits et les vagues pas trop grosses, j’aime bien ça car je me permets de prendre la barre pour pratiquer! Un ancrage temporaire à Hillsborough, Carriacou est requis afin d’effectuer les procédures d’entrée. Nous avons dû y jeter l’ancre 2 fois, la première fois, la quille de Toutazimut a doucement touché le fond sablonneux… pas de dommage mais on devra réajuster le profondimètre qui nous a donné une mauvaise lecture.

Le calcul de la profondeur d’eau sous la quille est donné par un instrument situé sous la coque de Toutazimut, qui transmet ses données au profondimètre localisé dans le cockpit, juste en face de la barre. Il est super utile à l’ancrage; on y garde toujours un œil quand on entre dans une baie afin de s’assurer qu’il y a assez d’eau sous la quille. Un fond dur (roches ou récifs par exemple) pourrait faire de gros dégât… L’autre œil est utile pour scanner l’horizon afin de repérer un bon endroit pour jeter l’ancre. On recherche toujours un fond sablonneux (pas d’herbes car l’ancre s’accroche mal), un endroit suffisamment profond mais pas trop, assez éloigné des autres bateaux pour nous permettre de bouger librement sans heurter le voisin (pas toujours évident quand la baie est très achalandée), et idéalement, on favorise les bateaux similaires; un gros bateau ne bougera pas de la même façon qu’un petit voilier à l’ancre… ha oui, on évitera aussi de s’ancrer près des bateaux qui sont attachés à une bouée (encore une fois, ils ne bougent pas de la même façon...). Et tout ca doit se faire le nez dans le vent. Toujours.

Donc, pour une deuxième tentative, nous jetons l’ancre à Hillsborough : elle chasse un peu mais ce n’est pas inquiétant car il n’y a pas de bateau derrière nous et nous prévoyons rester seulement 1-2 heures afin d’effectuer les procédures d’entrées du pays. Pour la première fois, aux douanes nous avons dû compléter un formulaire médical relatif à la fameuse grippe porcine. Les autorités veulent s’assurer que le virus n’entre pas sur l’île. Nous sommes en pleine forme, pas de toux, pas de grippe, donc pas de trouble!

En forme de je ne sais quoi... nous repartons de l’autre côté de l’île, à Tyrell Bay. L’endroit est bondé, Guy a dénombré pas moins de 75 bateaux, c’est stressant pour moi qui est à la barre pendant que Guy est posté à la proue afin de jeter l’ancre au moment propice, on fait ça comme des pros! C’est pas beau ça! Ai-je besoin d’ajouter que nous avons maintenant une nouvelle procédure qui consiste à plonger avec masque et tuba afin de vérifier si l’ancre est bien sagement calée dans le sable… c’est la partie la plus agréable et rafraichissante de l’ancrage! De plus ça m’aide à dormir sur mes 2 oreilles ou presque…



Le bateau même à l’ancre demeure toujours en mouvement, parfois subtil, parfois bien présent : le vent qui tourne, des vagues, du roulis, un gros coup de vent… Et une coque c’est comme un peu comme une caisse de résonnance géante; ca amplifie tous les sons : les cordages qui claquent, le boom qui grince, notre 2e ancre accrochée à la proue qui cogne, de petites vagues qui chatouillent la coque, un dinghy qui circule dans la baie, le vent qui siffle, la pluie qui tombe, des bruits non identifiés (il y en a toujours) et j’en passe… Tous ces sons étranges deviennent avec le temps de plus en plus familiers. Arrive même le moment ou on finit par aimer ces mouvements (notez que je n’inclus pas les sons!), la première comparaison qui me vient : Un bébé bercé dans les bras de sa mère! Moi qui a longtemps eu de la difficulté à dormir m’étonne maintenant de passer un 8-10 heures au lit tellement je suis bien. Il n’y a qu’un orage ou mon chum pour me garder réveillée!





Parlant d’orage…c’est assez impressionnant quand on est dans un petit voilier; ca bouge, ca vente, ca gronde et illumine parfois fort. Et ca arrive généralement la nuit... Juste pour intensifier un peu le niveau d’inconfort! Mais comme j’aime beaucoup les orages, ils me fascinent plus qu’ils ne me font peur. Faut dire que nous n’avons pas goûtés à de véritables orages déchainés encore, le genre ou on se sent petit, petit.



Carriacou pourrait presque être intéressant (faut dire que nous avions de grosses attentes…) si ce n’était des bateaux beaucoup trop nombreux dans la baie, des épicerie qui ressemblent à un dépanneur de fond de rang qui ne tient que des conserves sur des tablettes à moitié vides, de l’absence de poisson dans les marchés, du prix exorbitant de la plupart des produits frais et du manque de variété également. Heureusement, il y a le climat, même en pleine saison des pluies, il pleut à peine. Il y a la proximité des commerces situés tout autour de la baie et les prix de la main d’œuvre.

Les huitres fraiches pêchées dans les ‘’mangroves’’ (espèce d’arbuste qui sert de protection pour les bateaux lors d’ouragan). Il y a aussi bien entendu les gens très accueillants. La pêche aussi, Guy revient heureusement souvent avec de belles prises faute de quoi on doit se tourner vers le poulet, sa cuisse ou son pilon et encore le poulet… Mon chum est aussi végétarien qu’un moine bouddhiste est carnivore… J’exagère à peine! Un rythme de vie à vitesse Caraibes qui commence vraiment à nous convenir!





Encore faut-il la visiter cette île, à pied comme on aime! Il y a une vue splendide de la ville et sa baie au sommet d’une petite montagne qui surplombe Hillsborough. Une belle récompense après 35 minutes de montée par une chaleur écrasante, et en petites sandales en plus… Il y a aussi la rue principale de Tyrell Bay qui se transforme aussitôt sortis du village en véritable chemin de campagne traversant pâturages et forêts. Plusieurs petites plages et baies désertes nous surprennent tout au long du parcours. Malheureusement, on y trouve beaucoup de vidanges transportées par les vagues (bouteilles vides et étonnamment, pleins de sandales de plages de toutes les grandeurs et toutes les couleurs).







Constat vite oublié quand on a découvert une superbe petite baie tout au bout du chemin, complètement déserte ou presque… elle loge 2 petits requins (environ 2 1/2 pieds de long, 70-80 cm pour les métriques) qui patrouillent la plage! On a dû passer une bonne heure à essayer de les prendre en photo, pas facile car évidemment, ils ne s’arrêtent pas pour la pose (j’aurais bien aimé les voir sourire de toutes leurs dents!) et les vagues brouillent souvent l’eau.





Je commence à collectionner toutes sortes de coquillages intéressants pour faire des bijoux (c’est classique, je sais!), on verra si l’artiste qui sommeille en moi n’est pas trop endormie… Mais le temps qu’on explore, cherche et ramasse, on fait le vide et on est zen! Imaginez un Guy zen si vous en êtes capable! Juste ça en soit est une raison suffisante.






Nous avions prévu de lever les voiles pour Grenade d’ici quelques jours mais un petit incident nous retarde quelque peu… Pendant que Capitaine G nettoyait son super Yellow tail Snapper, un des woiseaux (modèle mouette à tête noire) a vu son vol s’arrêter dans l’éolienne, bong…crack…crash… En plus de briser une pale de l’éolienne, elle s’est brisé le coup et du coup s’est transformé en buffet pour ses consoeurs. Pauvre destin! Pauvre éolienne! Pauvre budget… Nous devrons attendre nos nouvelles pales avant de repartir. Et tant qu’à attendre, pourquoi pas un autre projet : une toile pour récolter l’eau de pluie.

Toutazimut possède 3 réservoirs d’eau (160 gallons total) servant pour la douche, le brossage de dents, le rinçage de la vaisselle (préalablement lavée à l’eau de mer) et la petite brassée de lavage dans la chaudière. Ça ne fait pas d’énormes réserves et plutôt que d’acheter l’eau, pourquoi ne pas la récolter? Les habitants de l’île le font bien, chacun possède généralement son réservoir branché sur les gouttières de sa toiture. À vivre sur un bateau, on essaie de tirer profit de ce que la nature nous offre généreusement : le vent, le soleil, la mer et la pluie. Du même coup, c’est écolocolectélo… temps de réflexions pour le lecteur et temps d’attente pour les narrateurs! Prochain article à Grenade.




vendredi 3 juillet 2009

Chatham Bay, Union Island, St-Vincent les Grenadines












Si il y a un endroit ou l’on se sent dépaysé et en vacance en un clin d’œil (l’un n’invite-t-il pas l’autre?), c’est bien Chatham Bay. Pensez à une grande baie d’un beau turquoise avec une immense plage de sable. Un endroit ou les tortues sont plus nombreuses que les bateaux, ou l’on est seul ou presque, sans voiture, sans village, sans touristes et d’une tranquillité absolue. En plus, le poisson y est abondant et chaque jour nous offre un spectacle tel : une tortue qui fait surface afin de respirer un peu et de replonger, un nuage de petits poissons si dense qu’on voit la surface de l’eau qui bouillonne, des thons ou autres gros poissons qui à la chasse, sautent à la surface , un pelican qui plonge pour son lunch, un pêcheur qui vient vérifier ses lignes ou qui pêche tranquillement dans sa barque, un voilier qui lève l’ancre ou un autre à l’horizon qui s’approche afin de venir s’imprégner de cette paix… On a le temps de prendre son temps. Le Temps… enfin il s’arrête et on respire. Hummmmmm!



Chaque jour, on a un choix d’activités : on plonge pour vérifier l’ancre tout en regardant les poissons, on pêche, on fait du snorkeling, on marche sur la plage, on grimpe la montagne afin de se rendre au village pour faire des provisions (cette dernière activité étant la moins populaire à cause de la chaleur) ou encore on jase avec les quelques locaux, généralement des pêcheurs qui campent au bord de la plage en saison de pêche. En toute honnêteté, l’activité la plus intense que nous avons fait durant notre séjour se résume à avoir déniché un manguier et y avoir g
rimper pour cueillir 4 mangues totalement, entièrement vertes! N’est-ce pas ressourçant une telle semaine! Ne manquait que le ti-punch savouré suspendu entre 2 cocotiers dans un hamac avec vue sur la mer!


J’ai adoré cet endroit, nous y sommes restés six jours et y serions restés beaucoup plus longtemps si ce n’était pas des provisions fraiches qui diminuaient et des déchets qui s’accumulaient (faut être loin des commodités de nos milieux urbains pour penser à ça). Mais c’est un fait. En mer, loin des côtes, il est de mise de jeter une partie des déchets par-dessus bord : les conserves, le verre, le papier et le carton, la nourriture mais jamais de plastique (incluant les sacs), pas de fil de pêche, de carton de lait ou de jus, pas de papier d'aluminium et aucun produit toxique, ça va de soi. La mer digère tout le reste supposément…C’est pas facile les premières fois, mais à vivre intimement avec son sac de vidanges plus d’une semaine, on finit par céder! Il faut donc en navigation faire le tri des ordures : le jetable à la mer et le jetable à terre. Pour clore, on ne peu pas transporter nos déchets d'une ile à l'autre (pour l'agriculture, ca pose problème, il ne faut pas introduire de nouveaux insectes) et les iles sont souvent bien déficientes à gérer leurs ordures. C’est comme ca tout simplement, et en bonne écolo que je suis, j’essaie de réduire à la base, c'est-à-dire que lorsque l’on achète, je préconise le produit avec le moins d'emballage possible, et avant même que la nourriture monte à bord, le contenant a été jeté pour ne garder que le contenu. Une pierre, 2 coups : moins de vidanges et moins de risque d’amener à bord des individus non invités (du genre coquerelle ou fourmi).


Je disais donc que Chatham Bay la Merveilleuse a opéré sa magie : nous sommes reposés, calmes et prêt à reprendre la mer et à s’ancrer 10,000 fois si il le faut! J’exagère… 2 ou 3 fois tout au plus! Idéalement du premier coup…

mercredi 1 juillet 2009

St-Vincent les Grenadines, Béquia

Nous arrivons à Béquia avec une quantité énorme de mangues achetées à petit prix : 19 énormes fruits pour 10$. C’est pratiquement embarassant… et ca mûrit plus vite que ce que nous sommes capable de manger. Tellement que j’ai décidé de faire un « mango crisp ». Ouf que c’est débile! Si vous avez des idées de recettes faciles avec ce succulent fruit, faites suivre! Je crois que j’en aurai besoin.




Béquia est une belle baie trop achalandé à notre goût, mais avec un charmant village qu’on pourrait presque qualifier de piétonnier. Les véhicules se font rares et c’est parfait, quelle différence si on compare à St-Martin! De grandes allées bordées d’arbres et de fleurs invitent à la marche. On décide d’y faire un arrêt de 3 jours. Suffisamment de temps pour débarquer à terre afin de s’approvisionner et faire un peu d’internet. J’oublie le lavage… pce dans un bateau, il n’y a pas de laveuse (même si je me transforme parfois en laveuse manuelle avec l’aide d’un sceau et d’un siphon qui fait office d’agitateur, ingénieux n’est-ce pas? Plutôt préhistorique mais efficace de toute façon.

Mais revenons à Béquia, adieu le poisson frais pêché, ça nous manque! En plus, l’ancrage est difficile car les fonds sont plus durs. L’ancrage est un art; ça prend beaucoup de pratique, de patience, de persévérance, un peu de chance et la bonne ancre. Et il arrive que malgré tout, l’ancre chasse… Après 2 tentatives, nous avons donc réussi à nous ancrer. Pas si pire pour des débutants qu’on s’est dit… Hé bien, vers 23h30, l’alarme que Guy avait sagement mis afin de nous réveiller si l’ancre chasse, s’est mise à sonner. Réveil brutal dans un baie ou il fait noir, avec la majorité des bateaux sans leur feu d’ancrage (lumière au sommet du mât supposément obligatoire à l’ancre la nuit et je comprend maintenant pourquoi). Il y a beaucoup de vent, beaucoup trop de vent… En tant que seule femme à bord, je panique! Il a bien fallu que je me raisonne vite. Guy pendant 1h15 maintient Toutazimut suffisamment loin des bateaux voisins. Pas évident, et comme mon rôle n’est pas juste de paniquer mais aussi d’aider, il a bien fallu que j’observe et apprenne vite afin de pouvoir prendre la barre à mon tour; le temps de libérer Guy pour qu’il puisse lever l’ancre et qu’on puisse dégager… Un interrrrminable 10-15 minutes. Finalement, on arrive à se retirer de la zone d’ancrage et 2 choix s’offrent : soit on reste debout toute la nuit à boire du café et à faire des petits ronds dans le noir pour ensuite s’ancrer le matin, ou bien, on essaie d’agripper un « mooring » clandestinement (aperçu par un heureux hasard et mon œil marin) pour pouvoir se reposer la balance de la nuit ou ce qu’il en reste. Évidemment, on tente le « mooring » et on réussi! Hé qu’on est fier!
Le lendemain matin, nouvel essai d’ancrage sans succès : elle chasse encore la Tabarouette (ca c’est moi qui le dit, Guy dit plutôt la Tabarn…), mais au moins il fait jour. Avec beaucoup de pression de ma part, la fatigue secondant, nous décidons de passer les 2 autres nuits bien attaché à un mooring (espèce de bouée qui flotte reliée à un bloc de ciment au fond de l’eau par un cordage ou une chaîne). C’est un service payant… mais tout a un prix et dormir tranquille vaut bien ça! C’est une sage décision qui se confirme avec des vents qui n’ont cessés de forcir. Notre prochain arrêt est fixé sur l’île de Canouan ou on espère bien se reposer…










mercredi 24 juin 2009

En route pour St-Vincent

Nous sommes le 12 juin, il est 3h00 du mat à St-Martin, la météo s’annonce bien, les provisions sont faites, nous levons l’ancre pour se rendre à Grenade, ca devrait prendre environ 2 ½ jours… Ce sera mes débuts (ou déboires) de voile et mon premier passage de nuit (2 longues nuits...)

Tout un baptême! On aurait pu voyager d’iles en iles, mais s'aurait été beaucoup plus long (presque 2 semaines) de plus, chaque arrêt implique plusieurs manœuvres : affaler les voiles, jeter l’ancre, s’assurer que celle-ci reste bien en place, mettre le dinghy à l’eau, y installer le hors-bord (80 lbs), se rendre à terre pour les formalités douanières (entrée et départ). Tout ca à chacune des escales… En bonne aventurière que je suis, j’ai préféré l’option « passage sans escale ». OUF! Ce ne fut pas facile, c’est un peu comme se retrouver dans une laveuse à linge à se faire brasser pendant 2 jours. Avec une gite plus ou moins importante mais assurément présente! Impossible de faire un pas sans s’agripper. J’ai d’ailleurs accumulé une bonne quantité d’ecchymoses durant cette courte traversée! Et vous pensez que nous sommes en vacances!
Imaginez un peu la gymnastique pour aller aux toilettes : il faut d'abord quatres mains : une pour se tenir bien accoté au mur, la 2e qui s'aggripe au lavabo et les 2 autres pour se déculotter. Ensuite, avec les pantalons qui trainent aux genoux, il faut se grimper les fesses sur la toilette sans bien entendu lâcher le mur. Les pieds sont bien campés de façon stratégique afin de ne pas perdre la position si difficilement conquise! Les jambes poussent vers le sol afin de maintenir un équilibre précaire pendant que les vagues tentent de nous désarçonner! Et parfois, ce sont les vagues qui remportent la lutte... Nul besoin de préciser que lorsque l’on va au petit coin, c’est pour une grosse envie! Et la cuisine dans tout ça? Le moins possible… tout est préparé à l’avance, facile à manger et à digérer. Crudités, trempette, fruits (surtout des mangues... pce j'aime et qu'il y en a plein) noix, yogourt, tartine de beurre d’arachide. Un thermos de café bien rempli pour rester éveillé pendant les quarts de nuits. Pour clore, on ajoute le manque de sommeil. Les bénéfices vous demandez-vous? Les étoiles à perte de vue la nuit quand le ciel est dégagé bien entendu, les époustouflants levers et coucher de soleil, la paix, la tranquillité que l’immensité de la mer procure. Un sentiment d’être tout petit face à un spectacle grandiose. Un grand respect s'installe devant cette mer changeante et fascinante. Bref, une symbiose avec la nature… Et que dire quand on approche une île, c’est d’abord une ombre qu’on devine à l’horizon qui lentement se dessine et prend forme. C’est un spectacle (avec un siège en 1ère place) qui se déploie lentement. On se sent comme des explorateurs à la découverte de mondes nouveaux! D’ailleurs, on a eu un accueil assez particulier en s’approchant de St-Vincent : plusieurs dauphins sont venus nager tout près afin de nous souhaiter la bienvenue!

Parlons un peu des boats boy qui sont à certaines iles, ce que le club des Canadiens sont à Montréal! Ils sont souvent les premiers contacts. Ils arrivent généralement dans une petite barque à rames (ou tout autre objet qui flotte, j'ai ai vu un sur une vieille planche à voile sans voile ) et nous vendent toutes sortes de denrées ou services réels ou inventés! Du genre : location de leur bouée, poissons frais, achat d’épicerie, fruits variés, bijoux, surveillance de dinghy au quai… et j’en passe… Nous avons eu l’honneur de rencontrer Alex : un pêcheur et un boat boy à temps partiel. Intéressant, fier et généreux de partager sa culture. Nous l’avons beacoup apprécié. Une astuce: on a avantage à choisir un boat boy le plus rapidement possible, comme ca, les autres nous laisse en paix... le hic, c'est qu'il faut bien choisir: il doit être suffisament persuasif pour éloigner les autres boat boy, mais pas agressif! Que voulez-vous, c'est un milieu très compétitif... surtout quand nous sommes les seuls touristes...


St-Vincent est une ile verte, fertile et montagneuse avec un énorme volcan de 4000 pieds de haut. On y retrouve beaucoup d’arbres fruitiers : mangues, plusieurs variétés de bananes, goyaves, wax apple, soursop (un fruit bizarre et très parfumé). De superbes baies et ancrages ou le poisson est abondant, c’est magique. Il y a même une baie ou l’on a filmé « Pirates des Caraibes» . Je n’y ai malheureusement pas trouvé Johny Depp! On aurait aimé y resté plus longtemps, mais comme la saison des ouragans approche, nous devons nous rendre à Grenade pour le 1er juillet. Prochaine destination : Béquia dans les Grenadines.

mercredi 29 avril 2009

C'est partit!

Après un faux départ mardi soir le 21 avril, l'équipage composé de 5 marins incluant Guy sont finalement partis de South Harbor Village Marina en Caroline du Nord jeudi le 23 avril. Ils prennent la haute-mer pour 8-14 jours environ afin de se rendre à St-Martin dans les Caraibes. Comme je suis pas du convoyage, mais les 2 pieds bien au sol, à Montréal, les gars m'envois leur position chaque jour afin de pouvoir les suivre. Donc je relais l'information. Je crois que les 3-4 premiers jours il n'y avait pas beaucoup de vent si j'en juge par leur position, cependant ils ont beaucoup avancé depuis les dernières 30 heures, voici leur présente position au 27 avril:

28°50N 069°25W
Vous pouvez entrer les coordonnées sur Google Earth pour les suivre, c'est pas mal interessant! Arrivée possible dans 5-6 jours... à suivre!